Le laboratoire de recherche ouverte indépendant spécialisé dans l’intelligence artificielle a été annoncé vendredi à Paris.
En matière d’intelligence artificielle, la France devrait-elle se contenter de réguler les innovations qui sortent des États-Unis et de la Chine ? L’inauguration de Kyutai vendredi dernier à l’incubateur Station F, à Paris, prouve au contraire une volonté d’être plus ambitieux.
Une organisation privée à but non-lucratif
Kyutai a été cofondée par Xavier Niel (Groupe Iliad), Rodolphe Saadé (Groupe CMA CGM) et Éric Schmidt (Schmidt Futures). 300 millions d’euros y ont déjà été investis, dont 200 millions par Iliad et CMA CGM. Son but : s’attaquer aux nouveaux enjeux de l’intelligence artificielle comme les grands modèles multimodaux, partager leurs découvertes avec le plus grand nombre et former les futurs experts de l’IA.
« Grâce à ce nouvel investissement dans l’intelligence artificielle, je souhaite que la jeune génération bénéficie de toutes les opportunités offertes par cette technologie, a déclaré Rodolphe Saadé. Grâce à Kyutai, les chercheurs auront toutes les ressources nécessaires pour créer et inventer le monde de demain. »
L’équipe scientifique déjà connue
« L’Europe a tout ce qu’il faut pour gagner la course à l’IA. Les chercheurs français sont reconnus comme étant les meilleurs au monde. » Quand Xavier Niel a affirmé cela, ce n’était pas pour être chauvin. L’équipe scientifique de Kyutai a déjà été annoncée et, si leurs noms ne vous diront pas grand chose, leur CV parle pour eux.
Elle compte entre autres Alexandre Défossez, Édouard Grave et Hervé Jégou qui ont travaillé pour le laboratoire de recherche d’IA de Facebook (FAIR) à Paris, tandis que Laurent Mazaré et Neil Zeghidour ont fait partie de Deepmind, entreprise d’IA rachetée par Google. Quant à Patrick Pérez, il a été chercheur chez Microsoft. Nom un peu plus connu du grand public : Yann Le Cun, lauréat du prix Turing en 2018, directeur scientifique en IA chez Meta et fondateur de FAIR, a rejoint le comité scientifique de Kyutai.
Une équipe à la hauteur des ambitions affichées dans leur communiqué : devenir un acteur de premier plan en science ouverte de l’IA.
