L’entreprise a annoncé, ce 13 octobre, une série de mesures destinée à protéger ses utilisateurs et les personnalités publiques contre le harcèlement en ligne.
Dans la tourmente, Facebook continue d’affirmer qu’il veut protéger les utilisateurs de ses plateformes. Ce mercredi 13 octobre, le réseau social a annoncé plusieurs règles censées renforcer la lutte contre le harcèlement en ligne. « Les efforts coordonnés de harcèlement de masse ciblant des individus particulièrement vulnérables dans le monde réel, comme les victimes de tragédies violentes ou des dissidents politiques », seront désormais supprimés, même si ces contenus n’enfreignent pas son règlement. Les messages privés et les commentaires discutables pourront également être retirés, selon le contexte et des informations supplémentaires.
Les personnalités publiques seront aussi mieux protégées, notamment contre les contenus dégradants ou à caractère sexuel, comme les photos retouchées et les dessins sexualisés. Facebook compte aussi retirer les attaques sous forme de description négative d’une partie du corps étant taguées, mentionnées ou publiées sur le compte de la personnalité publique en question.
Protéger les journalistes et les défenseurs des droits humains
Dans sa note de blog, Facebook reconnaît qu’on ne devient pas toujours une personnalité publique par choix, mais aussi que le risque d’être harcelé est susceptible de s’accroître avec cette popularité. C’est pourquoi il a ajouté à sa liste de personnes considérées comme personnalités publiques les journalistes et les défenseurs des droits humains devenus célèbres par leur travail ou leur activisme. Ces derniers seront désormais protégés des contenus préjudiciables tels que « les messages qui les classent en fonction de leur apparence physique ».
À titre d’exemple, en février dernier, le compte Instagram de Slate France s’était retrouvé inondé de commentaires comportant seulement des emojis « médaille » suite à un article sur le patriarcat patronymique. L’objectif de ces médailles – dont la paternité revient à Greg Toussaint, qui se présente comme un humoriste dont le but est de « défendre la France en attaquant cette bien-pensance qui la détruit de l’intérieur » – était de récompenser « les pires gauchos de France ». L’utilisation des émojis est un moyen de procéder à un harcèlement en règle sans être repéré par les algoritmes du réseau social : chaque « troll » ne publie en effet qu’un ou deux commentaires, mais les attaques sont suffisamment coordonnées pour regrouper des centaines de participants, qui accumulent les commentaires ou les messages directs sur les comptes ciblés. Les nouvelles mesures prises par Facebook protègeront peut-être mieux ses utilisateurs contre les comptes malveillants.
L’annonce du réseau social intervient une semaine après le témoignage de la lanceuse d’alerte Frances Haugen au Sénat au sujet des Facebook Files. Cette série d’enquêtes du Wall Street Journal a notamment révélé que l’entreprise était consciente des dommages que ses plateformes pouvaient causer à leurs utilisateurs. Dans les prochaines semaines, l’ancienne employée s’entretiendra avec le conseil de surveillance du géant américain et avec le Parlement européen.