Stress Killer, le troisième album de Léon Phal, est sorti le 15 septembre dernier. À cette occasion, L’Éclaireur revient sur le parcours du saxophoniste franco-suisse, figure phare de la nouvelle vague jazz francophone.
Après Canto Bello (2019) et Dust To Stars (2021), deux opus vivement acclamés par la critique, Léon Phal revient ce mois-ci avec Stress Killer. Adepte du mélange des genres, l’artiste poursuit ici sa recherche de manière approfondie. « Sur ce projet-là, on a fait de la soul, de l’électro, du hip-hop, du rock. On touche à tout, tout en gardant une unité de son, la patte du groupe aussi. […] En tant que compositeur, j’essaie de me sentir le plus libre possible et c’est ça le plus dure », expliquait-il récemment dans les colonnes de Nice Matin.
Ayant évolué au son des disques de jazz classique qu’il écoute depuis l’enfance, le saxophoniste franco-suisse se forme tout naturellement au Conservatoire et à la Haute École de Musique jusqu’à la révélation, en 2019. Après un passage aux festivals Nancy Jazz Pulsations et Jazz à Vienne salué par le public, aux côtés du quintet qu’il vient de créer – composé de Zacharie Ksyk à la trompette, Gauthier Toux aux claviers, Arthur Alard à la batterie et Rémi Bouyssière à la contrebasse –, Léon Phal devient lauréat des tremplins.
L’envie constante de se réinventer
Loin de certains stéréotypes que l’on accole volontiers au jazz, le musicien nourrit ses compositions de toutes les sonorités qui lui plaisent, s’affranchissant par la même occasion des codes établis. Accessible, sa musique s’adresse à toutes les générations, aux amateurs du genre comme à ceux qui sont en quête de rythme.
Pour la première fois dans leur discographie, pour Stress Killer, Léon Phal et sa formation ont invité d’autres artistes à poser leur voix. La chanteuse de soul camerounaise Lorine Chia accompagne le titre Something Inside quand le musicien ghanéen, K.O.G., insuffle des accents groovy à Idylla.
Animé par une envie constante de se réinventer, l’artiste exprime tout autant ce besoin sur scène. « En live, on respecte les thèmes de nos compositions, et une fois que le thème a été énoncé, tout le reste, c’est de l’improvisation », explique-t-il. Il n’y a pas de doute, la suite de la carrière de Léon Phal s’annonce pleine de surprises.