Deux ans après le suicide de leur fille âgée de 15 ans, des parents ont décidé de porter plainte contre le réseau social.
L’algorithme de TikTok est de nouveau pointé du doigt. Deux ans après le suicide d’une adolescente de 15 ans, Marie, ses parents ont porté plainte contre TikTok, rapporte franceinfo. Elle a été déposée le 8 septembre contre le réseau social chinois pour « provocation au suicide », « non-assistance à personne en péril » et « propagande ou publicité des moyens de se donner la mort ».
Retrouvée morte dans sa chambre le 16 septembre 2021 à Cassis (Bouches-du-Rhône), Marie utilisait souvent TikTok. Elle avait publié une vidéo sur la plateforme pour évoquer son mal-être et son ras-le-bol d’être harcelée pour son poids quelques semaines avant de se donner la mort. Problème : après la publication de celle-ci, d’autres vidéos sur le même thème lui ont été recommandées. Un problème dont le réseau social a conscience et qu’il cherche à régler depuis plus d’un an.
Une part de responsabilité dans le passage à l’acte
L’algorithme de TikTok est ainsi mis en cause dans la plainte. Alors que « Marie était mal et qu’elle l’a exprimé très expressément », elle a « reçu en masse ces vidéos qui sont sur le même thème et qui ne peuvent que conduire à être encore plus mal » par le biais de « l’algorithme extrêmement puissant » du réseau social, a dénoncé Laure Boutron-Marmion, avocate des parents de Marie, à franceinfo. « TikTok a évidemment sa part de responsabilité dans le passage à l’acte. Les plateformes, les réseaux sociaux, jouent un rôle face à un adolescent qui est déjà en extrême fragilité psychologique du fait du harcèlement qu’il subit », a-t-elle déclaré.
Depuis le suicide de Marie, une enquête a été ouverte sur les faits de harcèlement scolaire dénoncés par le parquet de Toulon, qui a précisé que la plainte de ses parents contre la plateforme était en cours d’analyse. Ce n’est pas la première fois que TikTok est visé par une plainte de ce type. Fin juillet, la famille de Lindsay, une adolescente de 13 ans qui s’est suicidée en mai, a annoncé son intention de poursuivre l’application à la rentrée pour « mise en danger de la vie d’autrui et complicité de harcèlement ».
Alors que ces plaintes contre TikTok pour « provocation au suicide » sont les premières en France, un précédent existe au Royaume-Uni. Pour la première fois l’année dernière, la justice britannique a reconnu la responsabilité des réseaux sociaux dans le passage à l’acte de Molly Russell, une adolescente de 14 ans, estimant que les contenus publiés sur Instagram et Pinterest ont joué un rôle dans sa mort.