Récompensé par le Prix du Jury au Festival de Cannes 2023 Les Feuilles mortes d’Aki Kaurismäki vient de débarquer dans les salles obscures françaises.
Plusieurs cinéastes, tous avec leur style et leur univers radicalement différents, ont fait leur rentrée au mois de septembre. Parmi eux, on retrouve Michel Gondry et son poétique Livre des solutions, Just Philippot avec son thriller écologique, Acide, inspiré du cinéma de genre, ou encore Thomas Lilti et son introspection du système éducatif dans Un métier sérieux.
Les salles obscures offrent donc en ce mois de septembre, de riches propositions de cinéma, dont Les Feuilles mortes vient compléter le panel. Avec ce long-métrage en forme de comédie romantique, le réalisateur Aki Kaurismäki fait son retour sur grand écran, six ans après L’autre côté de l’espoir (2017). Lauréat du Prix du Jury au Festival de Cannes, le film narre la rencontre hasardeuse de deux personnages solitaires à Helsinki – incarnés respectivement par Alma Pöysti et Jussi Vatanen -, alors que chacun tente de trouver l’amour pour échapper à l’ennui de leur situation, et à la dépression.
Une histoire d’amour par Aki Kaurismäki
En salles depuis ce mercredi 20 septembre, le film prend également pour toile de fond la guerre en Ukraine, un sujet ô combien d’actualité. Cependant, cet argument scénaristique est en fait là pour appuyer le portrait de ces deux personnages à la poursuite du bonheur. Ces derniers ont perdu leurs repères dans un monde en proie à la crise constante : le conflit armé gronde à leur frontière, et chacun d’eux est obligé de travailler dans des conditions aussi dangereuses que dégradantes.
Fort heureusement, cette toile de fond terne et macabre va vite s’effacer face à l’amour naissant et irrésistible des deux protagonistes. Il se dégage, en effet, une véritable mélancolie, appuyée par le jeu du regard, et une attitude parfois maladroite et timide.
Les Feuilles mortes n’en reste pas moins un film bourré d’humour. Malgré des scènes au silence de plomb – parfois plombantes – Aki Kaurismäki est parvenu à offrir un film drôle et tendre sur le premier amour, mais surtout un récit sur la ténacité et le droit au bonheur.
Le cinéaste finlandais a réussi son retour au cinéma. Lui qui avait annoncé sa retraite en 2022 au Festival de Cannes est finalement reparti l’année suivante avec le Prix du Jury. Une récompense méritée sur cette histoire d’amour originale, aux airs d’ode aux malchanceux.