Les régulateurs de l’UE ont décidé de donner suite à la plainte déposée l’année dernière par Slack. Selon Reuters, un questionnaire a été envoyé aux rivaux de Microsoft afin de savoir si l’intégration de Teams dans Office donne un avantage à la multinationale américaine.
Après avoir lancé Windows 11 et Office 2021, Microsoft pourrait bientôt s’attirer les foudres des régulateurs de l’Union européenne. L’agence Reuters rapporte que la Commission européenne souhaite savoir si le géant américain abuse de sa position dominante en intégrant Teams dans ses autres solutions, comme Office. Elle aurait transmis un questionnaire aux concurrents de Teams et s’intéresserait aux préjudices provoqués par cette intégration sur une période allant de 2016 à 2021. Pour rappel, l’application collaborative de Microsoft a vu le jour en novembre 2016 pour concurrencer des outils tels que Slack sur le marché en pleine expansion des plateformes collaboratives.
La pandémie de Covid-19 a permis à plusieurs de ces solutions, dont Teams, de connaître une très forte progression. La société dirigée par Satya Nadella a même décidé de rendre disponible une version stable dédiée au grand public pour continuer à faire progresser sa plateforme. Parmi les concurrents de Teams, Slack est l’un des plus populaires avec Zoom et l’entreprise a décidé de déposer une plainte contre Microsoft devant la Commission européenne, quelques mois seulement avant son rachat par Salesforce. Après avoir affirmé que Teams n’était pas un concurrent direct, Slack a accusé la firme étasunienne d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché pour éteindre la concurrence en violation du droit de la concurrence de l’Union européenne. Dans son communiqué, l’entreprise ajoute que Microsoft a “illégalement lié” son outil Teams à sa suite Office “qui domine le marché”, en “l’installant de force pour des millions de personnes, en bloquant sa suppression et en dissimulant son coût réel aux entreprises clientes”.
L’UE interroge les concurrents de Microsoft Teams
Cette plainte entendue par Bruxelles a été déposée avant la décision de Microsoft d’intégrer Teams dans Windows 11. En attendant de savoir si la Commission européenne ouvrira une enquête, elle demande aux sociétés concurrentes si la firme de Redmond entrave la concurrence. Le questionnaire s’intéresse aux obstacles à l’entrée ou à l’expansion sur ce marché, aux coûts de changement de fournisseur pour les clients ou encore à la protection des données des utilisateurs. Les firmes interrogées sont également invitées à fournir une liste des clients qui sont passés à Teams ou à l’offre groupée Office, ainsi que le pourcentage de revenus qu’ils ont perdu et l’impact sur leurs investissements dans l’innovation ou encore le prix de leurs produits.
Reuters précise que Microsoft n’a pas souhaité faire de commentaires, rappelant au passage que la société s’est vue infliger des amendes de 2,2 milliards d’euros par Bruxelles au cours de la dernière décennie. Durant l’été, le géant de Redmond a indiqué que Teams comptait 250 millions d’utilisateurs actifs mensuels.