L’année 2023 est sombre pour les mangakas de légende, avec la disparition du créateur du célèbre corsaire s’opposant aux Pirates de l’espace.
En février dernier, c’est le père d’un autre héros culte, Matsumoto et son Albator, qui disparaissait. Hier, le 11 septembre, nous apprenions avec une immense tristesse la disparition de Buichi Terasawa. L’auteur restera associé à jamais, dans la mémoire collective, à son héros truculent, Cobra.
Il a fait ses armes dans le manga aux côtés d’un autre géant, Osamu Tezuka (Astro Boy, Black Jack). Après cet apprentissage incomparable, il a pris son envol avec sa première création dans le Weekly Shōnen Jump dès 1978, qui a également été son plus grand succès. Cobra a achevé son parcours sur papier en 1984, mais ses aventures en version anime resteront inoubliables, insensibles aux affres du temps.
L’infaillible rayon Delta
L’adaptation du studio TMS Entertainment (Doctor Stone, Lupin III) a fait du personnage imaginé par Terasawa, qui s’est inspiré de « notre » Jean-Paul Belmondo, l’un des piliers de l’animation japonaise des années 1980. Notamment en France, où le chara design unique du dessinateur et les thèmes adultes de l’anime ont fait mouche.
Flanqué de sa coéquipière de métal, Armanoïde, celui dont la tête est mise à prix par les redoutables Pirates de l’espace a offert aux spectateurs comme aux lecteurs des aventures inoubliables. Doté d’une arme redoutable cachée dans son bras gauche, Cobra se montre tour à tour courageux, implacable, mais aussi drôle, dragueur ou insouciant. Terriblement attachant et charismatique.
L’œuvre d’une vie
Ses affrontements les plus célèbres face aux capitaines ennemis, de l’Homme de verre à Salamander, l’épisode culte du Rugball, sport futuriste ultra-violent, ou encore l’omniprésence de femmes séduisantes et souvent plus futées que le héros, ont écrit la légende de l’anime comme du manga.
Terasawa a ensuite eu bien du mal à se détacher de cette première œuvre au succès foudroyant, comme en attestent ses autres créations, plus confidentielles, de Takeru à Black Knight. Mort des conséquences d’une tumeur au cerveau, à seulement 68 ans, il restera à jamais dans nos cœurs tout comme son personnage. Car pour paraphraser le générique français, « il est toujours là, c’est Cobra ».
