Suite à l’ouverture de son enquête en juin dernier, l’Union européenne demande à Apple d’ouvrir la technologie NFC de ses iPhone à des tiers. En cas de refus, la firme de Cupertino pourrait s’exposer à de lourdes sanctions financières.
La technologie NFC
Le NFC est l’abréviation de Near Field Communication. C’est un système permettant à votre smartphone d’interagir avec un autre appareil à proximité. Le rayon d’action est restreint et se limite à 4 ou 5 cm maximum. La communication est alors assurée par une connexion sans fil entre les 2 appareils. Cette communication à double sens permet d’envoyer et de recevoir des informations.
Depuis sa création, cette technologie s’est énormément démocratisée sur les smartphones qui lui ont rapidement trouvé une utilité dans le domaine du commerce avec le paiement sans contact. Cette fonctionnalité de paiement sans contact est à ce jour l’utilisation principale d’une puce NFC sur smartphone. Il faut dire qu’à cause de la pandémie liée au COVID 19, ce mode de paiement s’est incroyablement popularisé et bien intégré en parallèle des gestes de précaution sanitaire.
Les principaux services de paiement sont Google Pay, Apple Pay et Samsung Pay. Il suffit à l’utilisateur d’ajouter son numéro de carte à l’application correspondante pour faire des achats dans les commerces acceptant ce système de paiement.
Apple fait de la résistance
Et c’est là qu’intervient l’Union européenne. L’entreprise de Cupertino est, depuis juin 2020, dans le collimateur de la vice-présidente de l’exécutif européen chargé de la concurrence, Margrethe Vestager. Elle reproche à la marque de verrouiller les puces NFC de ses produits et d’avantager son propre mode de paiement Apple Pay. Cette prise du monopole à un impact direct sur les utilisateurs qui sont privés d’un plus large éventail d’options dans le commerce électronique.
Le refus de la société d’autoriser ses concurrents à accéder au système de paiement pourrait coûter très cher à Apple. L’union européenne pourrait infliger à Apple une amende pouvant aller jusqu’à 10 % de ses bénéfices mondiaux. Une somme rondelette qui pourrait atteindre 27,4 milliards d’euros, sur la base des revenus d’Apple en 2020. La marque se défend sous l’argument “d’avancer prudemment dans l’application des nouvelles technologies ». Le responsable de la concurrence de l’Union européenne prépare un acte d’accusation qui pourrait être envoyé à Apple l’année prochaine. Le document listera certainement toutes les pratiques jugées anticoncurrentielles.
Ce n’est pas la première fois que ces pratiques d’Apple sont pointées du doigt. En 2019, l’Allemagne avait adopté une loi obligeant Apple à ouvrir son système de paiement NFC à la concurrence pour un prix raisonnable. Le mois dernier, la Corée du Sud a approuvé un projet de loi interdisant à Apple de forcer les développeurs à utiliser leurs systèmes de paiement. Nous verrons si l’Union européenne sera suffisamment convaincante et abandonnera finalement ses charges antitrust.
Source : Reuters