Selon une étude publiée par l’ONU, la plupart des emplois et industries sont plus susceptibles d’être complétés que remplacés par l’intelligence artificielle générative.
Un rapport qui devrait rassurer les employés craignant d’être remplacés par l’intelligence artificielle (IA). Selon une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT) des Nations unies publiée lundi, l’IA générative est plus susceptible de créer des emplois que d’en détruire. Examinant les effets potentiels des systèmes comme ChatGPT, elle suggère que la plupart des emplois et des industries ne sont que partiellement exposés à l’automatisation. Ils sont aussi plus susceptibles d’être complétés que remplacés par ces derniers.
« L’impact le plus important de cette technologie ne sera probablement pas la destruction d’emplois, mais plutôt les changements potentiels de la qualité des emplois, notamment l’intensité du travail et l’autonomie », a indiqué l’OIT dans un communiqué. Un constat qui concorde avec l’étude de l’OCDE publiée en juillet, selon laquelle l’IA influe davantage sur la qualité que sur la quantité des emplois.
Une automatisation plus forte dans les pays riches
L’OIT révèle que la catégorie la plus exposée aux technologies d’IA générative sera le travail administratif dans les bureaux, avec près d’un quart des tâches considérées comme très exposées et plus de la moitié présentant un niveau d’exposition moyen. Parmi les cadres et les techniciens, seule une petite partie des tâches est considérée comme très exposée, tandis qu’environ un quart présentent un niveau d’exposition moyen.
L’étude souligne par ailleurs que les effets de l’IA générative seront plus importants dans les pays à revenus élevés, notamment à cause de la part importante des emplois de bureau. Ainsi, 5,5% de l’emploi total dans ces pays est potentiellement exposé aux effets d’automatisation de la technologie. Dans les pays à faible revenu, ce risque d’automatisation s’élève uniquement à 0,4% de l’emploi. La part de l’emploi potentiellement affectée par l’automatisation est en outre deux fois plus élevée pour les femmes que pour les hommes. Une différence s’expliquant par la surreprésentation des femmes dans les emplois de bureau, en particulier dans les pays à revenus élevés et intermédiaires.
Malgré ces différences, l’OIT indique que le nombre potentiel d’emplois créés par l’IA est pratiquement le même dans tous les pays. Selon elle, cela « laisse penser qu’avec la mise en place de politiques appropriées, cette nouvelle vague de transformation technologique pourrait offrir d’importants avantages aux pays en développement ». Il faudrait ainsi que les pays conçoivent des politiques soutenant une transition « ordonnée, équitable et consultative » pour éviter que seule une poignée de pays et acteurs du marché bien préparés bénéficie de l’IA générative.