D’après le propriétaire du réseau social, les descriptions et les titres des articles ne s’afficheront bientôt plus sur la plateforme.
Nouvelle attaque contre les médias et les journalistes. Mardi, Elon Musk a laissé entendre que X (anciennement Twitter) allait changer la manière dont les liens vers des articles de presse apparaissent sur le réseau social, confirmant l’information révélée par le magazine Fortune lundi. Concrètement, seuls l’image principale et le lien s’afficherait. Exit donc le titre et la description de l’article lorsque celui-ci est publié sur la plateforme.
Un changement dicté par des raisons « esthétiques », selon Elon Musk. « Si vous êtes un journaliste et voulez plus de liberté et un meilleur salaire, alors publiez directement sur cette plateforme », a ajouté le milliardaire, faisant référence au programme de partage des revenus des annonces des créateurs. S’adressant uniquement aux abonnés à Twitter Blue, il permet à ces derniers d’être rémunérés pour leurs publications.
Une tentative d’échapper aux droits voisins
Ce changement a provoqué la colère des éditeurs de presse, qui estiment qu’il s’agit d’une « tentative grossière d’échapper aux droits voisins ». Ces derniers permettent aux journaux, magazines et agences de presse d’être rémunérés lorsque leurs contenus sont réutilisés sur Internet par les grandes plateformes numériques. Ils ont été étendus à celles-ci par un règlement européen en 2019.
À l’exception de la photo, les éléments qui ne s’afficheraient plus sur X sont aussi ceux qui déterminent si une plateforme doit payer des droits voisins aux médias. Cette annonce intervient alors que l’Agence France-Presse (AFP) a assigné le réseau social en justice début août, afin d’obtenir une rémunération pour l’utilisation de ses contenus sur celui-ci. Dans un communiqué, elle affirme que X refuse « d’entrer en discussion pour mettre en œuvre le droit voisin de la presse ». Elle a ainsi « saisi le Tribunal Judiciaire de Paris en référé, afin qu’il soit enjoint à Twitter de lui communiquer, conformément à la loi, l’ensemble des éléments nécessaires à l’évaluation de la rémunération qui lui est due au titre du droit voisin ».
« C’est bizarre. Ils veulent que nous les payions eux pour amener de l’audience sur leur site où ils touchent des revenus publicitaires et nous non !? », avait alors réagi Elon Musk. À noter qu’outre l’AFP, trois groupes de presse français – Le Monde, Le Figaro et Les Échos-Le Parisien) ont aussi assigné X en justice cet été, regrettant que le réseau social et sa filiale française n’aient « jamais accepté de négocier » l’application des droits voisins, comme l’a rapporté l’agence de presse.
