Le réalisateur de L’Exorciste s’est éteint ce lundi 7 août à l’âge de 87 ans. Retour sur la carrière d’un génie survolté.
Presque 40 ans après Police fédérale, Los Angeles (1985), William Friedkin s’est éteint dans la cité des anges. Le cinéaste est décédé à l’âge de 87 ans à son domicile, information confirmée par son épouse Sherry Lansing au média The Hollywood Reporter.
Figure du Nouvel Hollywood dans les années 1970, William Friedkin s’était montré plus discret à partir des années 2000, signant tout de même le thriller paranoïaque Bug (2006) et la comédie noire Killer Joe (2011). Son ultime long-métrage, The Caine Mutiny Court-Martial (2023) avec Kiefer Sutherland, sera présenté à la Mostra de Venise en septembre prochain. Le réalisateur du Labyrinthe de Pan (2006) Guillermo Del Toro a rendu hommage à « un des dieux du cinéma ». « Le cinéma a perdu un véritable expert et j’ai perdu un être cher, loyal, un vrai ami », poursuit le réalisateur mexicain.
Auteur de nombreux classiques du cinéma
C’est après le visionnage de Citizen Kane (1941) d’Orson Wells que William Friedkin décide de se tourner vers le cinéma. Après avoir rejoint Los Angeles en 1965, le cinéaste s’impose comme une figure du Nouvel Hollywood dans les années 1970. En 1971, l’Américain réinvente le polar urbain avec French Connection, connu pour sa célèbre scène de course-poursuite à travers Brooklyn.
Après ce premier succès qui lui vaudra l’Oscar du meilleur réalisateur, William Friedkin signe un nouveau classique, cette fois-ci horrifique, avec L’Exorciste (1973). L’histoire de cette jeune fille possédée par un démon terrorise le public américain et s’impose comme un des grands chefs-d’œuvre du genre. Amoureux du cinéma français, compagnon de Jeanne Moreau entre 1977 et 1979, il connaît son premier revers avec Le Convoi de la peur en 1977. Le remake du Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot échoue au box-office, avant de devenir culte au fil des années.
Connu pour ses tournages explosifs et sa personnalité survoltée, William Friedkin marque les années 1980 avec le sulfureux Cruising (1980). L’enquête dans les milieux gays new-yorkais vaut à son réalisateur des accusations d’homophobie et entache la carrière de son acteur principal, Al Pacino.
Après un autre polar essentiel, Police fédérale, Los Angeles en 1985, le cinéaste dirige plusieurs films moins connus mais tout aussi intéressants dans les années 1990, avant un regain d’intérêt à partir des années 2000 avec Bug et Killer Joe. William Friedkin laisse derrière lui une œuvre incontournable racontée dans de savoureuses mémoires intitulées Friedkin Connection, publiée en France en 2017.