Conçu comme une suite spirituelle, forcément, du film original, Dévotion cherche à moderniser ce classique et à réhabiliter la franchise.
1973. Les spectateurs ressortent choqués des projections de L’Exorciste, le dernier film de William Friedkin, oscarisé pour French Connection en 1971. La jeune enfant-star Linda Blair y interprète une fillette possédée par le démon Pazuzu, horrifiant sa mère, jouée par Ellen Burstyn (Alice n’est plus ici, Requiem for a Dream). La violence tant visuelle que verbale et la montée en puissance de l’horreur est une nouvelle expérience pour le public, qui lui fait un triomphe.
Alors qu’en coulisses, une véritable malédiction s’était abattue sur la production, avec pas moins de neuf morts, nombre d’accidents et événements troublants. Sans compter les méthodes extrêmes de Friedkin pour terrifier ses acteurs. Une aura surnaturelle, qui contribuera aussi à faire de L’Exorciste un film culte.
Re-Animator
Mais l’exorcisme de la fillette aura aussi éteint le succès de la franchise. Ses multiples suites furent des bides retentissants, enterrant du même coup le pauvre démon Pazuzu. Jusqu’à ce que, fort de sa version revisitée de la saga Halloween, le réalisateur David Gordon Green ne décide de ressusciter le mythe.
Pour y parvenir, il utilise une technique déjà payante pour Halloween et son croque-mitaine Mike Myers, dans lequel il avait convaincu l’actrice Jamie Lee Curtis de revenir à l’écran. Ici, c’est Ellen Burstyn qui reprend son rôle du film original, et apporte sa triste expérience à un père de famille totalement démuni.
Pazuzu pas jojo
Après avoir été perdues en forêt pendant trois jours, deux fillettes, retrouvées saines et sauves mais blessées, se remettent peu à peu. Jusqu’à ce que des événements étranges ne les entourent, s’amplifiant, jusqu’à révéler leur possession par une entité maléfique.
Si l’on retrouve les codes modernes du genre dans le trailer, entre flashs et images stroboscopiques, la présence d’Ellen Burstyn ne suffit pas à retrouver le génie de la mise en scène de Friedkin. Pourtant, le succès sera capital, le réalisateur ayant déjà deux suites en projet. Prions donc pour que le résultat déjoue enfin la malédiction de la franchise, le 11 octobre prochain.