Comme chaque année, les ouvrages étudiés voient une nouvelle sélection modifier la liste de l’an passé. Voici les nouveautés 2023/2024.
Pour les futurs élèves de première, l’année à venir sera ponctuée par les traditionnelles épreuves de français. Pour s’y préparer, ils devront étudier 12 œuvres majeures, réparties dans quatre domaines d’étude. Pour 2024, c’est la section poésie du XIXe siècle au XXIe siècle qui voit l’habituelle rotation s’appliquer. Voici donc les trois nouveautés à découvrir dès cet été, si l’envie de prendre un peu d’avance entre deux séances de farniente vous prenait.
1 Cahier de Douai, Arthur Rimbaud. Parcours : émancipations créatrices.
Ce recueil d’écrits du poète, alors adolescent, se compose de deux liasses, l’une de 15 et l’autre de sept poèmes. Des écrits que plus tard, Rimbaud demandera à son hôte lors de ses fugues à Douai, son professeur Georges Izambard, de brûler. Fort heureusement, il n’en fit rien. Parmi ces bijoux de la littérature poétique, l’auteur montre l’étendue de son talent et de son esprit critique foisonnant dans divers domaines.
L’éveil des sens et l’adolescence, la guerre, la critique sociale et politique, sa vision de la littérature ou de sa propre condition de poète… Dans ces écrits, Rimbaud affiche son idéalisme et s’affranchit de toute forme d’autorité, donnant sens au parcours associé d’émancipation. Sans oublier de livrer des poèmes inoubliables, tels que le Dormeur du Val.
2 La rage de l’expression, Francis Ponge. Parcours : dans l’atelier du poète.
Contemporain de Paul Éluard, de Louis Aragon, d’Albert Camus, ou de Jean-Paul Sartre, Francis Ponge aura porté sur la poésie un regard radical. La rage dont il est question ici est celle de l’expression, dont il cherche le sens via toute une série d’expérimentations, rapprochant l’écriture d’une science méthodique.
Le résultat forme une sorte d’anti-poésie, dans laquelle l’auteur joue des mots pour décrire le réel, remettant sans cesse le travail sur son ouvrage. Une vision quasi obsessionnelle du pouvoir évocateur de l’écrit, qui utilise étymologie, humour, métaphore et sémantique comme des instruments dans un laboratoire poétique. Inutile donc d’expliquer le lien avec le parcours, ici évident.
3 Mes forêts, Hélène Dorion. Parcours : la poésie, la nature, l’intime
La plus contemporaine des œuvres de cette nouvelle sélection nous vient de la québecoise Hélène Dorion. Et avec elle, des questions d’actualité, opposant un monde inquiétant, qui divise, à nos besoins de beauté, de poésie et d’unité. Les thématiques abordées avec délicatesse dans son recueil évoquent la nature, le temps sous toutes ses formes, la faille et la réparation (de soi-même, du monde).
Le monde moderne n’est pas oublié, souvent confronté aux thèmes précédents et perçu comme par essence antipoétique dans son expression actuelle, faite d’algorithmes et de numérique. L’auteure y livre sa vision d’une nature qui nous offre le reflet de nous-mêmes, et donc, en creux, le risque pris avec sa destruction.
Également au programme 2023/2024
Les autres catégories restent, elles, inchangées. Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle s’appuie sur Manon Lescaut de l’Abbé Prévost, La Peau de chagrin de Balzac et Sido suivi de Les Vrilles de la vigne de Colette. Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle reprend Le Malade imaginaire de Molière, Les Fausses confidences de Marivaux et Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce.
Enfin, la littérature d’idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle compte avec Gargantua de Rabelais, Les Caractères de La Bruyère et Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges.
Bonne lecture, bonnes révisions, et n’oubliez pas que derrière ce travail de lycéen, qui peut parfois s’avérer difficile de prime abord, se cache un monde de découvertes et de surprises.