Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, a affirmé que les plateformes ne respectant pas la future loi sur les services numériques pourront être bloqués.
Couper les réseaux sociaux en cas de crise. Cela sera prochainement possible avec le Digital Services Act (DSA), loi européenne visant à offrir un espace numérique plus sûr aux utilisateurs, qui entrera en vigueur fin août. Les plateformes qui ne la respecteront pas pourront être bloqués, a affirmé Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, sur franceinfo lundi.
« Lorsqu’il y aura des contenus haineux, des contenus qui appellent par exemple à la révolte, qui appellent également à tuer ou à brûler des voitures, elles auront l’obligation dans l’instant de les effacer. Si elles ne le font pas, elles seront immédiatement sanctionnées », a-t-il expliqué, ajoutant que « si les plateformes n’agissent pas immédiatement, alors oui, on pourra à ce moment-là non seulement donner une amende mais interdire l’exploitation sur notre territoire ».
Propagation des contenus violents via les réseaux sociaux
Ces déclarations interviennent alors que des messages haineux ou d’appel à la mort ont été relayés par les réseaux sociaux lors des quatre nuits d’émeutes qu’a connues la France à la suite du décès du jeune Nahel lors d’un contrôle policier à Nanterre. Thierry Breton reproche aux plateformes de ne pas en avoir fait assez à ce moment-là. « Il va falloir qu’ils fassent plus », a déclaré le commissaire, indiquant que « tout cela ne sera plus possible à partir du 25 août ».
Thierry Breton a par ailleurs dénoncé « les algorithmes qui poussent, on le sait, ces contenus à forte viralité [les images de violences urbaines] parce que ça rapporte de la publicité », ajoutant que « tout ça sera strictement interdit », a-t-il affirmé.
Une idée critiquée
L’idée de couper les réseaux sociaux lors d’épisodes de violences urbaines avait été évoquée la semaine dernière par le président de la République Emmanuel Macron, devant les maires de 200 communes réunis à l’Élysée la semaine dernière. Plusieurs personnalités politiques, de droite comme de gauche, avaient alors comparé cette idée aux régimes autoritaires russes, chinois ou iraniens, qui sont régulièrement accusés de verrouiller l’accès à Internet en cas de crise politique.
Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, avait par la suite expliqué qu’il s’agirait plutôt de « suspensions de fonctionnalités », citant l’exemple « des fonctions de géolocalisation sur certaines plateformes qui permettent à des jeunes de se retrouver à tel endroit, en montrant des scènes et comment mettre le feu etc. ».