Le journaliste présente Rainbow Music, parcours musical sur l’émancipation de la communauté LGBTQ+ à travers une sélection d’albums.
Pour son premier album Brol (2018), Angèle chantait un amour lesbien dans le titre Ta reine. À l’occasion du mois des fiertés, le journaliste de Tétu, Romain Burrel, publie Rainbow Music (2023), compilation d’albums et de morceaux marquants pour la culture LGBTQ+. Pour son nouveau livre, l’auteur dresse une liste de 103 albums ayant participé à l’émancipation de la communauté queer, à travers un parcours arc-en-ciel au rythme du tempo. De Marlene Dietrich à Beyonce, de Freddie Mercury à Lil Nas X, Romain Burrel nous invite à la découverte de l’impact de ces titres dans la pop, la funk, la soul, le rap, l’hyperpop, la house, le rock, la dance…
Les hymnes de l’émancipation
Dans Rainbow Music, Romain Burrel rappelle que les grands hymnes de la culture queer ne sont pas forcément écrits ou chantés par des personnes concernées. Ainsi, lorsque Candi Staton raconte son passé de femme battue dans Young Hearts Run Free (1976) et que Gloria Gaynor chante I Will Survive (1978), la communauté LGBTQ+ récupère ces morceaux pour en faire de véritables hymnes d’émancipation. L’ouvrage rend également hommage aux blueswomen noires qui ont chanté l’homosexualité et la bisexualité bien avant les blancs, comme Josephine Baker, récemment entrée au Panthéon.
Si David Bowie était peut être l’une des plus grandes icônes bisexuelles depuis son coming-out en 1972, Romain Burrel rappelle que deux ans auparavant, la star Dusty Springfield affirmait elle aussi sa différence, dans une annonce beaucoup moins médiatisée. Les lecteurs pourront ainsi retrouver son chef d’oeuvre Dusty in Memphis (1969) dans la liste des 103 albums du livre. On retrouve également 3e sexe (1985) d’Indochine, Love on the beat (1984) de Serge Gainsbourg, les disques de Bronski Beat, ou encore ceux de Frankie Goes to Hollywood…
Romain Burrel le rappelle, l’apparition du sida dans la communauté LGBTQ+ a été une véritable tragédie, entraînant la mort de plusieurs icônes comme Sylvester et Freddie Mercury. Ce week-end, la nouvelle édition des Solidays, organisée par l’association Solidarité Sida depuis 1999, réunissait le nombre record de 259 735 festivaliers à l’Hippodrome de Longchamp à Paris.