Selon une étude publiée par BearingPoint, 20% des Français déclarent que le temps passé sur ces plateformes réduit celui consacré à leurs abonnements culturels payants.
Une menace sérieuse pour les plateformes culturelles payantes. Captant l’attention des Français, les réseaux sociaux représentent un danger pour les abonnements à Netflix, Spotify et autres services en ligne, selon une étude publiée par le cabinet BearingPoint et relayée par Les Échos. D’après celle-ci, la consommation de vidéos sur ces plateformes affecte le temps qu’ils consacrent à d’autres activités culturelles. 20% des Français ont en effet déclaré que le visionnage de ces contenus réduit le temps dédié à la consommation de leurs abonnements numériques.
« Si la concurrence est rude entre les services d’un même segment (par exemple la Musique ou la SVOD), elle est encore accrue par l’offre large et gratuite (financée par la publicité) proposée par les réseaux sociaux », a indiqué Nicolas Reffait, associé chez BearingPoint.
Une tendance qui décroît avec l’âge
Dans le détail, le temps passé sur les réseaux sociaux affecte surtout celui consacré aux abonnements numériques chez les jeunes. 51% des 18-24 ans ont reconnu que le visionnage de vidéos sur ces plateformes a un impact sur l’utilisation de leurs offres culturelles payantes. Ce pourcentage décroît avec l’âge, touchant encore 35% des 25-34 ans et à peine 4% des plus de 65 ans. 45% des 35-49 ans ont également déclaré que les réseaux sociaux n’affectent pas le temps consacré à leurs abonnements numériques et 68% des 65 ans et plus ont assuré ne regarder quasiment aucune vidéo sur ces plateformes.
L’étude montre par ailleurs que les services de streaming vidéo par abonnement (SVOD) sont particulièrement touchés. Parmi les sondés ayant admis que le visionnage de vidéos en ligne a un impact sur la consommation de leurs abonnements, 52% estiment qu’il réduit le temps dédié aux plateformes de SVOD. Ce chiffre passe même à 70% chez les 18-24 ans. Les autres offres culturelles payantes (musique, jeux vidéo, presse en ligne…) sont aussi concernées par cette concurrence. 26% des Français dont le temps passé sur les réseaux sociaux affecte leur utilisation des abonnements numériques ont par exemple cité la consommation de musique comme touchée par ce phénomène.
Une véritable préoccupation pour les plateformes payantes
Les réseaux sociaux parviennent à capter l’attention des internautes avec des contenus exclusifs, inventant des formats et des modes. « Un réseau comme TikTok entraîne des évolutions dans la manière de consommer la musique avec notamment l’émergence des “speed-up” songs, remix accélérés invitant les internautes à se concentrer sur l’ambiance de la musique, plutôt que sa signification et ses variations instrumentales », explique l’étude.
Cette captation de l’attention par les réseaux sociaux est « un vrai sujet de préoccupation pour les acteurs du payant », a indiqué Nicolas Reffait, soulignant que la tendance remarquée chez les plus jeunes peut augmenter et s’étendre à d’autres tranches d’âge. Selon l’associé de BearingPoint, les offres gratuites de ces plateformes peuvent aussi constituer un substitut pour une consommation « snackée, non impliquante », dans un contexte où l’inflation pèse sur le pouvoir d’achat. Cela, au détriment des services payants.