Décryptage

Street Fighter 6 sort aujourd’hui : 6 bonnes raisons de se mettre au jeu de combat

02 juin 2023
Par Vincent Oms
“Street Fighter 6” est sorti le 2 juin sur PlayStation 4, PlayStation 5, PC et Xbox Series X/S.
“Street Fighter 6” est sorti le 2 juin sur PlayStation 4, PlayStation 5, PC et Xbox Series X/S. © Capcom

Chaque épisode canonique de la célèbre saga attire de nouveaux venus. Et, cette fois-ci, ses portes sont vraiment grandes ouvertes.

Depuis ses tout débuts en arcade, la série Street Fighter a appuyé son aspect versus, en parallèle de son habituelle expérience solo, enchaînant les combattants jusqu’aux plus célèbres boss que sont Sagat, Bison et consorts. Pourtant, c’est bien son second volet qui a démocratisé le genre, avec des personnages plus simples à jouer dans le casting (Chun-Li et sa fameuse technique de coups de pied), une réalisation plus spectaculaire et un succès mondial l’ayant même mené jusqu’à Hollywood.

Le temps où JCVD et Kylie Minogue partageaient l’affiche d’un prestigieux nanar, aux côtés du regretté Raul Julia (La Famille Addams), semble bien loin. Depuis, Street Fighter a tenté diverses approches. Avec un Street Fighter III plus élitiste, par exemple, comme un au revoir à la 2D destiné à son public le plus fidèle. Avec aussi un retour au premier plan marqué par Street Fighter IV et son cel-shading efficace, doublé d’un mode en ligne très stable.

Le dernier volet, Street Fighter V, a peiné à rassembler, avec ses mises à jour incessantes et ses arrivées de personnages au compte-goutte. L’épisode 6, lui, paraît avoir ce qu’il faut dans le ventre pour repartir à la conquête d’un public plus large. Comme un symbole de ce renouveau, la licence s’est associée pour son lancement à la légende du rap, Lil Wayne.

1 Un look renouvelé

En s’appuyant sur le fameux moteur RE Engine, développé par Capcom pour la série Resident Evil, Street Fighter 6 peut se permettre d’afficher de superbes effets et une plastique irréprochable. Depuis son passage définitif à la 3D avec Street Fighter IV, la saga avait besoin de se moderniser un peu face à une concurrence de plus en plus menaçante, tout du moins visuellement. De Mortal Kombat au prochain Tekken 8, ses rivaux avaient en effet affiché de belles intentions sur le plan graphique, reléguant le titre de Capcom au rang d’antiquité.

Des décors plus riches et fouillés, des combattants ultradétaillés aux animations fluides, sans oublier des effets spéciaux qui soulignent l’action et les nouveautés du système de jeu avec des couleurs pétantes… Difficile de na pas voir la mue effectuée par Street Fighter pour ce nouvel épisode.

Plus spectaculaire, donc, avec un charisme retrouvé diront certains, qui n’est pas sans rappeler l’opération séduction menée par Street Fighter II en son temps. Il y a pire référence, reste à voir si cette débauche d’effets saura séduire de nouveaux adeptes.

2 Une accessibilité accrue

Le tout premier Street Fighter souffrait d’une jouabilité affreuse, masquée en arcade par d’énormes boutons sur lesquels taper plus ou moins fort déclenchait des coups faibles ou puissants. Une originalité en trompe-l’œil, que le second volet et ses successeurs avaient gommée.

La jouabilité précise des épisodes de Street Fighter en a fait une bête de compétition, à même de voir les meilleurs joueurs du monde rivaliser de maestria technique. Mais tout le monde n’a pas les réflexes d’un Daigo Umehara, le légendaire champion japonais. Pour faciliter les débuts de ses apprentis lutteurs, Street Fighter 6 met en place deux systèmes de jeu pensés pour eux.

Le premier, baptisé Moderne, permet d’effectuer divers coups spéciaux avec des combinaisons simplifiées. Par exemple, l’iconique « Hadoken » de Ryu, d’ordinaire effectué avec un quart de tour sur le pavé directionnel accompagné d’un coup de poing, peut se faire avec une direction et un bouton seulement. Mais cette possibilité a un prix, avec moins de possibilités techniques.

Plus accessible encore, le mode Dynamique permettra, en appuyant uniquement sur quelques boutons, de réaliser des enchaînements de pro. Idéal pour les grands débutants face à des joueurs expérimentés. Bien évidemment, ces commandes simplifiées ne seront pas disponibles lors des compétitions en ligne, mais permettent de se faire la main et de mieux comprendre les mécaniques sans y perdre un pouce.

3 Un casting plus jeune

Les éternels Ryu et Ken répondent bien évidemment présents au casting de Street Fighter 6, aux côtés des iconiques Chun-Li, Blanka ou Guile. Les vétérans découvriront des personnages plus âgés, aux techniques parfois légèrement modifiées, élargissant leurs palettes de possibilités. Si ces combattants récurrents de la saga peuvent très bien séduire de nouveaux joueurs, Capcom a pensé à rajeunir un peu cette galerie, afin de mieux coller avec son époque. Pour preuve, la jaquette du titre met en avant un jeune boxeur, Luke.

Déjà présent dans le volet précédent comme simple personnage additionnel, l’ex-militaire également rompu au MMA prend ici le devant de la scène, avec une attitude plus désinvolte que ses camarades. Jamie est un adepte du Drunken Boxing, art martial lié à l’absorption d’alcool, plutôt cool et fan de danse.

Kimberly, la pratiquante de ninjutsu, tranche avec le style habituel des représentants de cette technique, avec son look flashy et des bombes de peinture en main pour taguer. Les 18 personnages disponibles au départ forment donc un tout équilibré, à même de séduire tous les âges.

4 Un système de combat revisité

L’ajout principal de ce volet réside dans une nouvelle jauge qui deviendra vite essentielle : le Drive. Omniprésente dans tous les secteurs du jeu, elle change considérablement les matchs. Elle permet en effet d’avoir accès à diverses nouveautés, tant en attaque qu’en défense.

D’abord en permettant d’annuler la fin d’une attaque pour mieux enchaîner par la suite, surprenant votre adversaire après une parade ou permettant de réaliser un combo autrement impossible. Le Drive Rush a de quoi renforcer l’aspect spectaculaire des meilleurs combats.

Cette jauge devient aussi essentielle dans la gestion de la défense. Mieux qu’une simple garde, elle permet de parer les coups, à la manière du « parry » de Street Fighter III, en bien plus accessible. Cependant, attention : cette jauge, une fois vide, met votre personnage en situation de Burnout, le rendant plus sensible aux attaques et plus lent à retrouver les six barres de sa jauge Drive. Enfin, le Drive Impact évoque le Focus de Street Fighter IV, absorbant jusqu’à deux coups adverses avant de toucher. Il peut également être utilisé comme contre, en plein milieu d’une garde.

5 Du cross-plateforme convivial

Il y a quelques années, imaginer pouvoir affronter des amis ou des joueurs sur une autre plateforme de jeu que la sienne avait tout d’une utopie. Les constructeurs gardaient jalousement leurs serveurs reliés entre eux, pensant que le cross-plateform était une boîte de Pandore favorable à la concurrence. Mais les années ont passé, et aussi bien les éditeurs – qui y avaient tout intérêt – que constructeurs – une fois leurs réticences tombées – ont compris qu’il fallait agrandir le cercle du versus.

Dans ses divers modes en ligne, Street Fighter 6 permet donc d’affronter des joueurs pratiquant sur toutes les machines. PlayStation 5, PlayStation 4, PC et Xbox Series S ou X offriront donc accès aux mêmes modes compétitifs ou amicaux, offrant suffisamment d’adversaires aux plus assoiffés de combats virtuels. Surtout, des amis aux machines différentes pourront se retrouver, parce que la « baston » a vocation avant tout à nous rapprocher, dans un esprit de franche camaraderie (enfin, la plupart du temps).

6 Des modes de jeu pour tous

Au lancement du jeu, l’écran titre propose trois possibilités. Le Fighting Ground regroupe les modes les plus traditionnels. On y retrouvera le mode Arcade, le Versus en ligne et en local, et un mode Entraînement ultracomplet. Notez que celui-ci prête particulièrement attention aux nouveaux venus, avec des didacticiels aussi complets qu’enrichissants pour commencer. Les plus rompus aux arcanes de Street Fighter pourront eux y réviser les combos les plus ambitieux.

Plus original, le mode World Tour fait figure de mode Histoire amélioré, où, après la création de son avatar, le joueur se lance dans l’exploration d’un univers inspiré d’autres franchises proches de la saga telles que Final Fight.

Enfin, le mode Battle Hub se montre le plus social, en réunissant des joueurs de tous horizons dans un Hub au sein duquel ils peuvent dialoguer, utiliser des emotes, participer à des événements spécifiques et, bien sûr, s’affronter. Il est même possible de jouer à d’antiques bornes d’arcade de Capcom, les nostalgiques apprécieront.

En conclusion, pour mieux vous convaincre que chacun a sa place lors de la sortie d’un nouveau Street Fighter, on citera le tweet de notre plus grand champion français, Luffy. Sacré champion à l’EVO (l’équivalent des mondiaux du jeu de combat) en 2014, il est devenu le premier joueur européen à faire tomber l’hégémonie des Japonais et des Américains dans le domaine. Ce qui ne l’empêche pas de faire un premier constat réaliste après ses débuts sur ce sixième volet : la nouvelle génération fait déjà très mal ! Ferez-vous partie de cette relève annoncée ?

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Vincent Oms
Vincent Oms
Journaliste
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