Le cofondateur de Microsoft estime que l’intelligence artificielle est aussi révolutionnaire qu’Internet, l’ordinateur et le téléphone portable.
Si certains considèrent que ChatGPT n’a rien de révolutionnaire, c’est loin d’être le cas de Bill Gates. Pour le cofondateur de Microsoft, le chatbot d’OpenAI est « l’avancée technologique la plus importante » depuis 1980. « Au cours de ma vie, j’ai vu deux démonstrations technologiques qui m’ont semblé révolutionnaires, a-t-il déclaré dans un post de blog. La première fois, c’était en 1980, lorsque j’ai découvert une interface utilisateur graphique, le précurseur de tous les systèmes d’exploitation modernes, y compris Windows ».
« La deuxième grande surprise est survenue l’année dernière », a indiqué Bill Gates, parlant de ChatGPT. Ayant rencontré l’équipe d’OpenAI dès 2016, il leur a lancé un défi en 2022 : entraîner une intelligence artificielle (IA) pour qu’elle réussisse un examen de biologie de niveau avancé. « Je pensais que le défi les occuperait pendant deux ou trois ans. Ils l’ont terminé en quelques mois seulement », a expliqué le cofondateur de Microsoft.
L’IA, une technologie aussi fondamentale qu’Internet
Non seulement, le modèle GPT a obtenu l’équivalent d’un A ou d’un A+ dans un cours de biologie de niveau universitaire, il a aussi pu fournir une « réponse réfléchie » à la question « Que dites-vous à un père dont l’enfant est malade ? ». Une avancée technologique qui a inspiré Bill Gates à « réfléchir à tout ce que l’IA peut accomplir au cours des cinq à dix prochaines années ». Comparant le développement de cette technologie à la création du microprocesseur, de l’ordinateur personnel, d’Internet et du téléphone portable, il estime qu’elle changera la façon dont les gens travaillent, apprennent, se soignent ou encore communiquent entre eux.
Se consacrant à la philanthropie depuis quelques années, le cofondateur de Microsoft considère également que « l’IA peut réduire certaines des pires inégalités au monde », notamment la mortalité infantile dans les pays pauvres. Bill Gates reconnaît tout de même que cette technologie est loin d’être parfaite, les systèmes pouvant faire des erreurs factuelles et halluciner, soit inventer des informations. Elle soulève aussi « des questions difficiles sur la main-d’œuvre, le système juridique, la vie privée, les préjugés, etc. ».
À cela s’ajoutent d’autres préoccupations qui ne sont pas seulement techniques. « Il y a la menace posée par les humains armés d’IA. Comme la plupart des inventions, l’intelligence artificielle peut être utilisée à des fins bénéfiques ou maléfiques. Les gouvernements doivent travailler avec le secteur privé sur les moyens de limiter les risques », a assuré Bill Gates. Au sujet des IA pouvant devenir incontrôlables, il a par ailleurs affirmé que « ce problème n’est pas plus urgent aujourd’hui qu’il ne l’était avant les développements de l’IA de ces derniers mois » car « aucune de ces percées ne nous a considérablement rapprochés d’une IA forte (système disposant des mêmes capacités que les humains, ndlr) ».
