Le légendaire compositeur et orchestrateur Burt Bacharact, qui a offert aux États-Unis nombreux de ses grands standards de variété, s’est éteint à l’âge de 94 ans.
« Ah mais bien sûr ! C’est de lui ! Celle-ci aussi ? Et celle-là ! » sont le genre de réactions que l’on risque d’entendre ces prochains jours. Bien que resté à l’ombre du grand public, Burt Bacharach a été l’un des compositeurs les plus prolifiques du XXe siècle, formant un duo mythique avec le parolier Hal David, qui a enrichi de ses mots la plupart des musiques du compositeur.
Cette rencontre a donné naissance à une quarantaine de tubes dans la seule décennie des années 1960, dont les intemporels I Say a Little Prayer, chanté par Aretha Franklin et The look of love, interprété par Dusty Springfield. Le duo a aussi permis de lancer des carrières, comme celle de la chanteuse Dionne Warwick que l’on connaît entre autres pour ses morceaux Don’t Make Me Over (1963) et Walk on by (1964).
Un géant de l’industrie musicale
Né à Kansas City en 1928, il a grandi à New York où il se rendait dans les clubs de jazz. Musique par laquelle il est resté grandement influencé, en plus de sa formation classique et d’autres rythmes comme ceux de la bossa-nova et des percussions.
Par la suite pianiste accompagnateur, il est devenu arrangeur musical pour Marlene Dietrich au milieu des années 1950. C’est peu après qu’il a rencontré son futur acolyte le parolier Hal David, ce qui a marqué un tournant dans sa carrière. Ensemble, ils sont seront à la fois révélateurs de talents et énorme machine à tubes.
Les mélodies de Burt Bacharach sont légères, le plus souvent conduites par un piano, lui-même accompagné de cordes et d’un gimmick de bugle fait pour cadencer l’ambiance mélancolique instaurée. C’est doux sans jamais tomber dans le trop. Des airs qui doivent se « siffloter sous la douche », comme il est dit dans l’hommage rendu au compositeur par Le Monde.
Cette recette magique, il l’a aussi mise à profit du cinéma, puisqu’il a signé la bande originale du Casino Royale de 1967 avec la chanson The Look of love pour laquelle il a été nommé aux Oscars. Mais c’est avec Raindrops Keep Fallin’ on My Head, chanson qui accompagne l’une des scènes les plus cultes du film Butch Cassidy et le Kid (1969) du réalisateur George Roy Hill, et Best That You Can Do, chanson du film Arthur, en 1982 qu’il a remporté ses statuettes.
On retient aussi la chanson That’s what friends are for, composée à l’origine pour le film Les Croque-morts en folie de Ron Howard. Elle a ensuite été reprise par Dionne Warwick, Steve Wonder, Gladys Knight et Elton John, permettant ainsi de récolter des millions de dollars pour la lutte contre le sida en 1985.
Burt Bacharach est un monstre sacré de l’industrie musicale qui laisse derrière lui un immense héritage, son travail et son prodige sont largement salués depuis l’annonce de sa disparition par tous ceux qui ont bénéficié de près ou de loin de son talent.
