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Bientôt un outil pour détecter les faux avis en ligne ?

04 janvier 2023
Par Kesso Diallo
La DGCCRF veut améliorer la confiance des consommateurs en détectant les faux avis sur Internet.
La DGCCRF veut améliorer la confiance des consommateurs en détectant les faux avis sur Internet. ©Ralf Geithe / Shutterstock

Appelé Polygraphe, il est développé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes pour améliorer la confiance des consommateurs sur Internet.

Lors d’achats en ligne, les consommateurs peuvent être influencés par les avis laissés par d’autres sur des produits ou des services de vente. Ces derniers ne sont cependant pas toujours vrais. Afin de lutter contre les faux avis, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) développe un outil appelé Polygraphe, qui aidera « ses enquêteurs [à] mieux détecter et qualifier des faux avis sur les plateformes de consommation en ligne ». Selon le site L’Informé, un arrêté de Bercy a récemment été examiné par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) pour permettre la mise en œuvre de ce dispositif.

Un potentiel obstacle à la mise en œuvre du dispositif

Pour aider les enquêteurs à détecter les faux avis sur Internet, Polygraphe commence par récupérer des « données pertinentes » sur les plateformes comme la note attribuée, les informations sur l’entreprise ou le produit faisant l’objet de l’avis ou encore sur l’utilisateur l’ayant publié. Ces données sont ensuite analysées pour « identifier les commentaires suspects à l’aide de différents indicateurs de suspicion définis avec les enquêteurs expérimentés sur ce sujet ». Enfin, les résultats seront visibles par les enquêteurs à travers une interface.

Bien que cet outil soit utile, il pourrait faire l’objet d’un rejet par le Conseil constitutionnel. Fin 2019, il s’était exprimé sur un article de la loi de finances pour 2020 autorisant la collecte et l’exploitation des données rendues publiques sur les plateformes en ligne par les services fiscaux pour détecter les fraudes en matière fiscale et douanière. Il avait alors déclaré que « ne peuvent faire l’objet d’aucune exploitation à des fins de recherche de manquements ou d’infractions les données qui révèlent la prétendue origine raciale ou l’origine ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques ou l’appartenance syndicale d’une personne, les données génétiques et biométriques et celles concernant la santé et la vie ou l’orientation sexuelle ».

Or, il est possible que les enquêteurs de la DGCCRF déduisent des informations personnelles sur un individu à partir d’un avis laissé sur une plateforme. L’état de santé d’une personne pourrait par exemple être révélé avec un avis laissé sur le site Internet d’un opticien.

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