Une équipe de chercheurs a développé un système d’apprentissage automatique capable de faire ces prédictions en un temps record.
En 2011, le Japon a été particulièrement traumatisé par un raz-de-marée qui a causé plus de 18 000 morts et l’accident nucléaire de Fukushima. Suite à cette catastrophe, l’Institut national des sciences de la terre et de résilience face aux catastrophes a installé un observatoire sous-marin à grande échelle permettant d’analyser les séismes et raz-de-marée dans la fosse du Japon, le long de la côté Est du pays. Le but : améliorer leur capacité de prédiction des inondations causées par ces désastres.
Des prédictions précises en quelques secondes
Une étude récente, publiée dans Nature Communications par des chercheurs basés à Kobe et Tokyo, montre que l’intelligence artificielle peut rendre les prédictions de l’impact des raz-de-marée extrêmement rapides — de l’ordre de quelques secondes contre 30 minutes auparavant — tout en ayant un niveau de précision de 99%. Pour cela, ils utilisent les données collectées par les 150 stations de l’observatoire sous-marin comprenant des détecteurs de pression et des sismographes. Ces données sont ensuite analysées par l’intelligence artificielle, qui a déjà été entraînée sur plus de 3 000 scénarios de raz-de-marée.
Un modèle utilisable pour d’autres catastrophes ?
Si ce système a déjà fait des progrès impressionnants, les chercheurs soulignent néanmoins une lacune : il ne fonctionne que sur des vagues de plus de 1,5 mètre. Leur prochain objectif est donc d’améliorer la précision d’analyse et de prédiction à partir de vagues plus petites.
Dans un communiqué, Dr. Mulia a déclaré que leur modèle d’apprentissage automatique pourrait aussi être utilisé pour d’autres types de catastrophes naturelles : « Il n’y a pas de limite — on peut appliquer cette méthode à n’importe quel type de prédiction de catastrophe où la contrainte de temps est très limitée. » L’intérêt grandissant pour l’intelligence artificielle et les progrès rapides constatés ces dernières années leur donnent aussi l’espoir que l’on pourra bientôt mieux gérer les raz-de-marée et limiter le nombre de victimes.