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ChatGPT, une menace pour Google

27 décembre 2022
Par Kesso Diallo
La firme craint que le chatbot d'OpenAI remplace son moteur de recherche plus tard.
La firme craint que le chatbot d'OpenAI remplace son moteur de recherche plus tard. ©Tada Images / Shutterstock

Voyant le chatbot comme un rival pour son moteur de recherche, le géant américain aurait mobilisé plusieurs équipes pour développer des produits et faire face à cette « menace ».

Accessible au public depuis quelques semaines, le robot conversationnel ChatGPT d’OpenAI a connu un succès immédiat. Basé sur le modèle de langage GPT-3, il est capable de converser avec des humains, répondre à toutes sortes de questions ou résoudre des problèmes complexes avec une rapidité et une précision qui surprennent. Bien que ce chatbot ne soit pas encore parfait, il inquiète le géant de la recherche en ligne, Google.

Dominant le marché des moteurs de recherche, l’américain voit en effet ChatGPT comme une menace. Selon le New York Times, il a déclenché un « code rouge », craignant que cet agent conversationnel puisse plus tard remplacer son moteur de recherche. Son PDG Sundar Pichai aurait participé à plusieurs réunions pour redéfinir la stratégie de l’entreprise concernant l’intelligence artificielle (IA), et plusieurs équipes auraient été réaffectées pour contribuer au développement de prototypes et de produits d’IA. Google pourrait dévoiler les résultats de ces travaux en mai prochain, lors de sa conférence annuelle des développeurs, Google I/O.

Des risques pour Google

Cela fait plusieurs années que la firme de Mountain View travaille sur les chatbots. La technologie au cœur de ChatGPT provient d’ailleurs de ses laboratoires, comme l’indique le quotidien américain. De plus, l’entreprise dispose déjà d’un robot conversationnel similaire à celui d’Open AI. Baptisé LaMDA, il a fait l’objet d’une attention particulière cet été, après qu’un ancien ingénieur de Google a affirmé que cette IA était douée de sensibilité. Pour le moment, l’entreprise permet uniquement à certains de la tester, un moyen pour elle d’éviter les problèmes.

En effet, si ce chatbot est uniquement accessible sous forme de démo, c’est pour une bonne raison. Ces agents conversationnels sont entraînés sur d’énormes quantités de données publiées sur Internet. Ils peuvent ainsi fournir des informations de qualité tout comme ils peuvent générer des réponses problématiques. Le chatbot BlenderBot3 de Meta a par exemple dérapé dans ses propos quelques jours après son lancement cet été, faisant de fausses déclarations basées sur ses interactions avec des personnes en ligne. Ce type de problème peut nuire à la réputation d’une grande entreprise comme Google alors que celles plus petites, à l’image d’OpenAI, peuvent prendre le risque de rendre leurs robots conversationnels accessibles au public, surtout si cela leur permet de grandir et de se développer.

Google pourrait également être réticent à déployer ce type de technologie par rapport à son modèle économique. La majorité de ses revenus proviennent en effet de la publicité. Or, les chatbots ne sont adaptées à la diffusion des annonces, contrairement à son moteur de recherche. Concrètement, utiliser un agent conversationnel pour poser une question plutôt qu’un moteur de recherche signifie que moins de personnes cliqueront sur des publicités.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste