Actu

Drogue : pourquoi Snapchat pourrait faire l’objet d’une enquête aux États-Unis ?

27 décembre 2022
Par Kesso Diallo
Drogue : pourquoi Snapchat pourrait faire l’objet d’une enquête aux États-Unis ?
©XanderSt / Shutterstock

Une association a appelé le ministère américain de la Justice à ouvrir une enquête sur le réseau social à propos de son rôle dans la propagation du fentanyl, une drogue ayant entraîné une augmentation des décès par surdose chez les adolescents.

Les réseaux sociaux ne nuisent pas seulement aux adolescents par rapport à leur santé mentale. Ils peuvent aussi leur porter préjudice en permettant aux trafiquants de drogue d’y vendre leurs produits. Snapchat est la plateforme qui inquiète le plus à ce sujet. Mercredi dernier, le National Crime Prevention Council (NCPC) – une association à but non lucratif – a envoyé une lettre au procureur général des États-Unis, appelant le ministère de la Justice à ouvrir une enquête sur « les pratiques commerciales » de Snap, la maison mère du réseau social, « en tant que plateforme de choix pour les trafiquants de fentanyl ».

Alors que les morts par surdose chez les adolescents sont en hausse aux États-Unis, cette drogue est impliquée dans 84% de ces décès, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. « Le temps presse. Dans à peu près le même temps qu’il faut pour lire cette lettre, quelqu’un mourra d’un empoisonnement au fentanyl parce qu’il a acheté une fausse pilule sur un réseau social comme Snapchat », a écrit Paul DelPonte, directeur général du NCPC, dans la lettre.

Un réseau social prisé par les trafiquants de drogue

Pour l’association, le réseau social est devenu « un marché numérique de la drogue » en « permettant aux trafiquants de drogue de commercialiser et de vendre de fausses pilules à des préadolescents et des adolescents sans méfiance ». Si ces criminels utilisent aussi d’autres réseaux sociaux, le NCPC précise qu’il est difficile de les attraper sur Snapchat à cause de la technologie cryptée et des publications qui disparaissent au bout de 24 heures ou moins. L’association reproche également à la société de ne pas avoir apporter de modifications substantielles à sa plateforme face à ce problème.

L’utilisation de Snapchat par les trafiquants de drogue inquiète aussi en France. L’année dernière, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin l’a qualifié de « réseau social de la drogue ». Pour lutter contre ce problème, l’application avait annoncé, Fin 2021, qu’elle allait améliorer la détection et la suppression des contenus liés à la drogue grâce à l’intelligence artificielle, la modération humaine et les signalements des utilisateurs. Elle avait aussi fait savoir qu’un portail serait mis en place pour « sensibiliser les utilisateurs sur les risques liés à la drogue et aux addictions ».

À lire aussi

Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
Pour aller plus loin