Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, s’est une nouvelle fois livré à une véritable purge durant la nuit. Parmi ses victimes ? Des journalistes, mais aussi son « concurrent » Mastodon.
L’humeur d’Elon Musk est pour le moins changeante. Après s’être autoproclamé héraut de la liberté d’expression sur son réseau social Twitter, acquis contre 44 milliards de dollars, l’homme d’affaires goûte finalement peu les critiques. Et la publicité pour des services concurrents. Dans la nuit, le compte de huit journalistes couvrant son actualité a été supprimé, et les utilisateurs et utilisatrices de Twitter sont désormais dans l’incapacité de partager un lien menant vers leur profil Mastodon.
« Un lien potentiellement nuisible »
Depuis ce matin, quiconque veut partager sur Twitter son compte Mastodon, aussi bien sur ordinateur que sur smartphone, se retrouve face à un message d’erreur. D’après le réseau social, Mastodon représenterait une menace de sécurité, empêchant le partage de ses URL.
Seul Mastodon semble être concerné par ce blocage. Testé par nos soin, le partage de liens menant vers Truth, le réseau social conservateur conçu par Donald Trump, ou Hive, autre alternative à Twitter qui a récemment connu un grand succès, sont épargnés par ces mesures.
Pour l’heure, ni Twitter ni Mastodon ne se sont exprimés à propos de la situation. Notons que le compte Twitter de ce dernier a été supprimé pendant l’opération. « Quelle nouvelle dès le réveil », s’est simplement amusé Eugen Rochko, créateur de Mastodon, sur son réseau social.
Une concurrence qui inquiète ?
Les experts ont du mal à mettre le doigt sur ce qui aurait dérangé Elon Musk à propos de Mastodon. Jouissant certes d’une popularité grimpante, le modeste réseau décentralisé ne dispose pour l’instant que d’un million d’utilisateurs et d’utilisatrices actifs. On parle de 450 millions d’utilisateurs actifs mensuels sur Twitter.
Le blocage du réseau social à l’éléphant intervient à la suite d’une séquence de nouvelles annonces et de nouveaux coups de balais opérés par Elon Musk cette semaine. Après avoir relancé son abonnement polémique Twitter Blue (qui permet de s’offrir un badge bleu contre 8$ par mois) et annoncé le lancement d’une fonctionnalité permettant d’ajouter du contexte à certains tweets, le nouveau PDG s’en est pris au compte @ElonJet, qui suivait en temps réel les déplacements de son jet privé pour dénoncer le bilan carbone de l’homme d’affaires. Un bannissement qui contredit directement de précédentes annonces ; Musk ayant fait savoir dès sa prise de fonctions qu’en tant que défenseur de la liberté d’expression, il autorisait ce compte à rester en ligne.
Cette nuit, ce sont également au moins huit journalistes qui ont vu leur compte Twitter banni. D’après Elon Musk, ces personnes se seraient rendues coupables d’avoir mis en danger l’un de ses enfants en prenant en chasse un véhicule dans lequel, pensaient-ils, se trouvait le patron de Twitter et de Tesla. Des informations fallacieuses, défendent les journaux qui emploient les journalistes bannis.