Elon Musk a annoncé vendredi que le réseau social travaille sur une telle fonctionnalité. Elle donnera aussi la raison de cette décision et la possibilité de faire appel.
Avez-vous été victime de « shadow ban » ? Si c’est le cas, Twitter pourra bientôt vous en informer, comme l’a annoncé Elon Musk vendredi. Selon ce dernier, l’entreprise travaille sur un outil qui permettra aux utilisateurs de savoir s’ils ont été victimes de ce « bannissement fantôme », pratique consistant à invisibiliser leurs publications sans qu’ils ne s’en rendent compte. Autrement dit, cela signifie que leurs messages seront peu, voire pas visibles des autres utilisateurs. Avec cette fonctionnalité, ils sauront également pourquoi la visibilité de leur compte a été réduite et pourront faire appel de cette décision.
Des informations…
Elon Musk a fait cette annonce quelques heures après de nouvelles révélations des « Twitter Files » une série de publications de journalistes basées sur des documents internes à l’entreprise et relayées par le milliardaire. « Les Twitter Files sur la suppression de la liberté d’expression seront bientôt publiés sur Twitter lui-même », avait-il déclaré fin novembre.
Dans le second volet de ces révélations, la journaliste Bari Weiss explique que « des équipes d’employés de Twitter créent des listes noires », empêchent des tweets d’apparaître « dans les tendances » et « limitent activement la visibilité de comptes entiers ou même de sujets tendances », « le tout en secret, sans en informer les utilisateurs ». À l’aide de témoignages d’employés, elle indique que l’entreprise a utilisé un outil appelé « filtrage de la visibilité » pour limiter la diffusion de certains tweets ou comptes, en les rendant plus difficiles à retrouver depuis la barre de recherche par exemple.
La journaliste donne trois exemples de personnalités conservatrices victimes de ce « shadow ban ». Parmi eux figure Jay Bhattacharya, professeur de l’école de médecine de Stanford ayant déclaré que les confinements lors de la pandémie de Covid nuiraient aux enfants. Il aurait été secrètement placé sur une « liste noire des tendances ».
…déjà connues
Selon Bari Weiss, Twitter avait indiqué ne pas se livrer à cette pratique en 2018. Elle fait référence à une déclaration de deux responsables : Vijaya Gadde, responsable de la politique juridique et de la confiance, et Kayvon Beykpour, chef de produit. Dans cet article de blog, ils affirment que la société « ne pratique pas le shadow ban », qu’ils définissent comme le fait « de rendre délibérément le contenu de quelqu’un inaccessible à tout le monde, sauf pour son auteur, à son insu ». « Vous êtes toujours en mesure de voir les tweets des comptes que vous suivez (même si vous devez parfois faire plus d’efforts pour les trouver), comme aller directement sur leur profil. Et nous ne pratiquons certainement pas le shadow ban en fonction de points de vue politiques ou idéologiques », avaient-ils ajouté.
En soi, les tweets de Bari Weiss ne sont pas un scoop, le réseau social ayant déjà reconnu réduire la visibilité de certains comptes problématiques. Dans l’article de blog, les deux responsables expliquent en effet que les tweets et les résultats de recherche sont classés, notamment pour « [s’] attaquer aux acteurs de mauvaise foi qui ont l’intention de manipuler ou de nuire à une conversation saine ».