Bien que dans le dernier tome de L’Arabe du Futur, Riad Sattouf se livre intimement, L’EclaireurFNAC revient sur le parcours d’un artiste prolifique et livre trois choses à savoir sur l’auteur de la série littéraire à succès.
Il aura fallu six tomes pour conclure la série littéraire de L’Arabe du Futur (Ed. Allary). Disponible depuis le 24 novembre, la nouvelle bande-dessinée écrite par Riad Sattouf (lire notre critique) vient mettre un point final à une aventure débutée il y a huit ans. L’écrivain, passé par le grand écran et plusieurs rédactions, s’est livré à travers cette série littéraire. Il a aussi raconté ses souvenirs passés entre la France et le Moyen-Orient. Une manière pour cet artiste touche-à-tout, mais surtout libre, de raconter son époque tout en faisant le lien avec la société d’aujourd’hui.
Entre la France et le Moyen-Orient
Dans cette sixième et ultime BD, l’écrivain se livre de façon intime et raconte les années 1994 à 2011. Plus précisément, il dévoile la résolution des drames qui ont secoué sa famille, jusqu’à la guerre en Syrie, mais aussi sa vie étudiante, ses débuts au cinéma, ainsi que ses premiers pas en tant qu’auteur.
À travers cette série autobiographique, commencée en 2014, Riad Sattouf se raconte. Ces six tomes sont l’occasion de retracer sa vie, de la rencontre de ses parents – un père syrien, docteur en histoire et une mère française bretonne – à ses souvenirs d’adolescent. L’auteur narre également l’histoire de la Syrie et de la Libye, pays dans lesquels il a résidé durant toute son enfance, après sa naissance à Paris, en 1978. Ce mélange entre la France et le contexte géopolitique au Moyen-Orient, bercé par plusieurs crises, a toujours été un thème central de L’Arabe du Futur, dans lequel se mêle un esthétisme bleu et rose.
D’auteur à réalisateur en passant par éditeur
Avant cette série à succès, l’auteur de 44 ans s’était déjà illustré dans l’univers de la bande-dessinée avec Les Pauvres Aventures de Jérémie (2003-2005), Pascal Brutal (2006-2014), ou encore La Vie Secrète des Jeunes (2007-2012), tout en faisant une incursion par le cinéma avec la comédie Les Beaux Gosses en 2009, puis avec Jacky au Royaume des Filles (2014). Passé par Charlie Hebdo, il rejoint l’Obs au sein duquel depuis 2015, il réalise Les Cahiers d’Esther, d’après les histoires vraies d’une petite fille.
La série de bandes-dessinées, L’Arabe du Futur, a occupé huit ans de sa vie. Cependant, l’auteur ne s’est uniquement consacré à l’écriture de son œuvre phare, ces dernières années. Il y a un an, il montait sa propre maison d’édition baptisée Les Livres du Futur, grâce à laquelle il a édité son premier livre, Le Jeune Acteur 1 : Aventures de Vincent Lacoste au cinéma (2021). Par ailleurs, ce goût pour le cinéma, Riad Sattouf compte bien le pérenniser à travers de futurs projets. Dans une interview accordée à Franceinfo, il dévoilait travailler sur le prochain scénario du film des Inconnus. Un retour à la comédie, avec ceux qu’ils surnomment « ses idoles. » Ce projet encore mystérieux permettra à l’écrivain de s’accomplir en tant que scénariste grâce au charme des mots et à l’humour qu’on lui connaît.
Un auteur à succès qui parle de l’intime
À travers ses œuvres, Riad Sattouf écrit sur ce qui l’anime, avec une liberté de créer sans pareille. Il évoque également dans ses ouvrage, l’intime (personnel ou universel), ainsi que les épreuves qu’il a traversées. C’est pour cette raison qu’il aborde dans L’Arabe du Futur l’absence du père, conséquence directe du divorce de ses parents à leur retour en France, alors que le futur écrivain est à peine âgé de 12 ans.
Préparé durant les trois premiers tomes, le manque d’une figure paternelle sera véritablement signifié à partir du quatrième tome. Dans le dernier volume, celle-ci se manifeste à travers des encarts rouges, comme une voix dans la tête de son personnage principal. L’auteur signe ici son histoire la plus personnelle. Elle permet de souligner les difficultés surmontées par sa famille, de mettre en lumière ses échecs, ses réussites, mais aussi ses souvenirs.
Grâce à ce récit touchant, Riad Sattouf a su séduire le lectorat français en devenant l’un des auteurs de bandes-dessinées les plus lus de l’hexagone. Sa série autobiographique a par ailleurs rencontré un succès exceptionnel à l’international. Traduits dans 23 langues, les cinq premiers tomes se sont vendus à trois millions d’exemplaires. Une reconnaissance impressionnante à laquelle devra très certainement s’ajouter, dans les prochains mois, celle de ce sixième tome.
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