Guide

Android One, Android Go : on vous explique tout

20 septembre 2018
Par Mathieu Freitas

Les constructeurs de smartphones Android sont de plus en plus nombreux à mettre en avant Android One et Android Go. De quoi s’agit-il au juste, et quels sont les bénéfices pour les utilisateurs ? On vous explique tout.

Google a eu du flair en rachetant Android. C’était en 2005, et il lui aura suffi de quelques années pour faire de ce système d’exploitation alors inconnu le plus utilisé sur les smartphones du monde entier. Sans parler des nouveaux supports que sont aujourd’hui les montres, les téléviseurs ou encore les tableaux de bord de voitures… Un succès qui s’explique notamment par la grande liberté que Google laisse aux constructeurs, pour les smartphones au moins, en collaborant notamment avec de nombreux fournisseurs afin de leur offrir un vaste choix de composants pour façonner leurs gammes. Le système lui-même peut aussi être modifié, en profondeur ou par l’ajout d’interfaces choisies par les créateurs de smartphones.

Mais cette richesse qui fait la force de l’écosystème Android est aussi devenue sa plus grande faiblesse, en compliquant l’intégration du système et, par extension, le déploiement des mises à jour. C’est la fameuse “fragmentation d’Android”, qui fait qu’à ce jour encore, huit versions de l’OS cohabitent sur le marché. Android One et Android Go ont été conçus pour corriger ces problèmes.

Android One : expérience stock et garantie de mises à jour

Si Android One semble aujourd’hui séduire de nombreux constructeurs, sa création remonte en réalité à 2014. Il s’agissait alors d’un programme ouvert aux constructeurs de smartphones localisés dans les pays émergents, et devant leur permettre de proposer des modèles peu onéreux en se basant sur des designs de référence développés et optimisés par Google. La firme de Mountain View s’engageait en outre à déployer elle-même les mises à jour d’Android, proposé par conséquent dans sa version stock (non modifiée) uniquement. Quatre ans plus tard, le programme Android One a bien changé, et se rapproche davantage d’un label de qualité que Google décerne aux terminaux Android qui répondent à certaines exigences, sans endosser le moindre rôle dans leur développement.

Nokia 7 Plus

 

Le Nokia 7 Plus marqué du logo Android One © Fahim Alloul / LaboFnac

La première de ces exigences est de proposer la version stock du système. Les interfaces maison ne sont donc pas acceptées, et les applications de Google doivent évidemment être conservées. La firme s’assure ainsi que les utilisateurs auront accès à ses dernières innovations en matière de logiciel et qu’ils pourront vivre l’expérience Android comme elle a été imaginée au départ. La pré-installation d’applications tierces est d’ailleurs limitée, afin d’éviter de compliquer l’interface, mais aussi de garder un maximum d’espace de stockage disponible pour l’utilisateur. Mais le plus intéressant reste encore qu’Android One engage les constructeurs sur le déploiement des mises à jour.

Les nouvelles versions d’Android doivent être proposées plus rapidement, et durant deux ans à compter de la date de sortie du terminal. Actuellement, notez que la dernière version disponible est Android 8.1 Oreo, et que la mise à jour vers Android 9.0 Pie est prévue à l’automne 2018. Bien sûr, les patchs de sécurité sont aussi concernés, et les utilisateurs doivent également être protégés au sein du Play Store grâce à l’intégration de Google Play Protect qui analyse et vérifie l’intégrité des applications qui y sont proposées.

Smartphones Android One

 

© Google

À ne pas confondre avec une version spécifique de l’OS de Google, et sans réelles implications d’ordre matériel même si les terminaux concernés sont souvent positionnés en milieu de gamme, Android One ne désigne finalement rien de très concret, mais défend au travers des terminaux qui en portent la mention l’idée d’une expérience Android pure, sûre et à jour. Il ne faudra pas non plus confondre Android One avec l’expérience proposée sur les smartphones de la gamme Pixel, que Google s’évertue à enrichir de plus en plus, notamment au travers de son lanceur d’applications dédié – le Pixel Launcher.

Les smartphones Android One sont listés par Google sur son site dédié à Android. Pour l’heure, ils sont peu nombreux, et concernent les :

Motorola One (sortie prévue en octobre)

• LG G7 One (sortie à l’automne)

• Nokia 3.1

• Nokia 5.1

• Xiaomi Mi A2

• Xiaomi Mi A2 Lite

• Nokia 8 Sirocco

• Nokia 7 Plus

• Nokia 6

• HTC U11 life

• Xiaomi Mi A1

D’autres produits, peu ou pas commercialisés dans l’Hexagone, sont également concernés, à savoir les General Mobile GM8, GM6, GM5, GM5 Plus, Sharp X1, S1, S2, Motorola Moto X4 Android One.

Android Go : vers des smartphones plus abordables

De son côté, Android Go désigne un système d’exploitation dérivé d’Android. Il s’agit plus exactement d’une version, ou d’une édition pour reprendre la formulation de Google, allégée de son système phare. Elle est proposée depuis la version Oreo et devrait être reconduite avec les suivantes. Android Pie Go Edition a ainsi été officialisé peu après la version complète. Selon Google, ces éditions occupent deux fois moins d’espace de stockage, et sont optimisées pour tourner sur les terminaux équipés de 1 Go de RAM ou moins. C’est d’ailleurs une condition que doivent obligatoirement remplir les terminaux afin de pouvoir être équipés d’Android Go, qui se destine donc exclusivement aux terminaux d’entrée de gamme. On peut de ce fait y voir une sorte de successeur au programme Android One de départ, même si Google ne fournit pas de design de référence ni de garantie de mise à jour vers les nouvelles versions du système.

Android Pie (Go Edition)

© Google

Android Go est en revanche livré avec des applications elles aussi allégées pour la plupart. Gmail, par exemple, est remplacé par une édition Gmail Go. Il en va de même pour Assistant, la recherche Google ou encore Maps. Le but est là encore d’épargner l’espace de stockage et la RAM, mais aussi la consommation de données, non sans quelques concessions toutefois au rayon des fonctionnalités. Maps Go, par exemple, n’inclut pas la navigation. Il faut pour cela télécharger une application supplémentaire : Navigation for Google Maps Go. Soulignons d’ailleurs que Google répertorie les applications recommandées pour Android Go, comme Facebook Lite, dans une catégorie dédiée du Play Store, qui bénéficie là aussi de Play Protect. Les applications classiques peuvent tout de même être installées, mais la petite configuration des terminaux risque d’en gêner le fonctionnement en l’absence d’optimisations.

Android Go Edition

© Google

Notons pour finir que la firme de Mountain View limite là aussi le nombre d’applications tierces que les constructeurs peuvent préinstaller, mais qu’elle ajoute aussi une application qu’elle ne fournit pas avec les versions classiques d’Android : Files Go. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un gestionnaire de fichiers, mais il présente tout de même quelques particularités, à commencer par la capacité d’analyser les fichiers et applications pour identifier les doublons ou les moins utilisés afin d’en suggérer la suppression et libérer de la mémoire. Une fonction de sauvegarde sur le cloud est également proposée, et Files Go permet le partage direct et sécurisé de fichiers et applications entre deux terminaux à proximité, sans passer par internet donc. On y retrouve donc les différentes problématiques qu’adresse Android Go, qui n’est autre qu’une déclinaison d’Android conçue pour préserver la mémoire et limiter la consommation de données sur les terminaux les moins bien équipés.

Smartphones avec Android Go Edition

© Google

Là encore, la liste des terminaux équipés d’Android Go est encore restreinte, et la plupart des modèles ne sont pas commercialisés en France. Elle compte notamment les :

Samsung Galaxy J2 Core

• Alcatel 1X

• Nokia 1

• Nokia 2.1

• Motorola Moto E5 Play Go Edition

• Wiko Jerry 3

• Wiko Tommy 3

• Wiko Lenny 5

Article rédigé par
Mathieu Freitas
Mathieu Freitas
Journaliste
Pour aller plus loin