Fin octobre, un rapport exploratoire a été remis au gouvernement pour comprendre ce qu’est le métavers, ainsi que ses enjeux, ses opportunités et ses limites.
Le rapport a été remis à la ministre de la Culture Rima Abdul Malak et au ministre délégué chargé de la transition numérique Jean-Noël Barrot. Ce document de 115 pages, consultable dans son intégralité sur le site du ministère de l’Économie, montre que le métavers reste quelque chose de flou qui englobe des entreprises et projets très différents.
Le métavers, un concept difficile à définir
Les trois auteurs du rapport, Camille François, Adrien Basdevant et Rémi Ronfard, ont consulté plus de 80 personnalités des milieux tech et culturel pour trouver la meilleure définition du métavers. Ce n’est pas une tâche simple, cette partie constitue les 40 premières pages du rapport. Entre réalité virtuelle, jeux en ligne et utilisation de la blockchain, les projets sont si divers qu’il est plus juste de parler des métavers au pluriel.
Les auteurs parviennent tout de même à se mettre d’accord sur une définition : « Un métavers est un service en ligne donnant accès à des simulations d’espaces 3D temps réel, partagées et persistantes, dans lesquelles on peut vivre ensemble des expériences immersives. »
10 propositions pour le métavers en France et en Europe
Le site du gouvernement explique que le but du rapport est également de donner dix propositions pour « développer l’infrastructure technologique, soutenir l’innovation, miser sur les usages, orchestrer la régulation et prendre en compte les enjeux sociétaux et environnementaux » :
- Profiter des Jeux Olympiques et Paralympiques pour mobiliser les acteurs français du métavers autour de projets immersifs.
- Faire participer les acteurs français du secteur aux négociations des standards techniques d’interopérabilité.
- « Amener la puissance publique à faire émerger les services communs et essentiels », toujours dans une optique d’interopérabilité des métavers.
- Analyser les chaînes de valeur pour déterminer des domaines d’investissement stratégiques ainsi que les risques de perte de souveraineté ou de valeur.
- « Mettre en place des commandes publiques répondant aux objectifs de souveraineté culturelle et de souveraineté technologique » pour créer plus de liens entre structures technologiques et culturelles.
- Adapter les réglementations comme le RGPD aux enjeux du métavers.
- Investir dans des outils d’analyse pour détecter les infractions.
- Investir dans la recherche interdisciplinaire pour créer des métavers expérimentaux répondant à des besoins sociétaux (culture, santé, éducation).
- Créer un institut de recherche et coordination sur les arts immersifs pour que chercheurs et artistes puissent collaborer facilement.
- Développer un système de mesure de l’impact environnemental du métavers et explorer des solutions éco-responsables.
Créer un environnement propice à l’expérimentation et à la coopération entre chercheurs et artistes, trouver les domaines d’investissement stratégiques et adapter la réglementation actuelle sur le numérique aux enjeux du métavers, le tout de préférence en étant éco-responsable et avant les Jeux Olympiques : le programme est chargé et concerne finalement de nombreux ministères.
