En négociations depuis plusieurs semaines, Nvidia et le groupe SoftBank sont parvenus à un accord concernant ARM. Le spécialiste des puces graphiques rachète le concepteur britannique de puces pour 40 milliards de dollars, un tournant majeur pour la célèbre marque au caméléon.
Connu pour ses cartes graphiques telles que les GeForce RTX série 30 ou ses puces Tegra destinées à divers appareils (Shield, Nintendo Switch…), Nvidia veut devenir incontournable dans l’industrie des semi-conducteurs. La marque au caméléon vient d’officialiser le rachat d’ARM au japonais SoftBank pour 40 milliards de dollars, après plusieurs semaines de négociations. Une méga-acquisition prometteuse qui doit permettre à Nvidia d’entrer dans une nouvelle dimension, lui qui envisageait de s’offrir la pépite britannique depuis le début de l’été. Dès le mois de juillet, SoftBank faisait part de sa volonté de se séparer d’ARM et le nom du Californien Nvidia a rapidement surgi. Pour rappel, SoftBank avait racheté la société ARM en 2016 pour 32 milliards de dollars.
« Ce rapprochement associe la principale plate-forme d’IA de NVIDIA au vaste écosystème d’ARM pour créer la première société informatique de l’ère de l’intelligence artificielle, accélérant l’innovation tout en s’étendant sur de grands marchés à forte croissance », explique Nvidia dans un communiqué. Cette annonce, l’une des plus importantes de l’année, marque en effet un tournant majeur dans l’industrie des nouvelles technologies. Méconnue du grand public, ARM est une pépite technologique européenne – basée à Cambridge – spécialisée dans la conception de processeurs.
Un tournant majeur pour Nvidia
Incontournable, la société britannique ne produit rien et préfère se concentrer sur le développement du design et de l’architecture des puces. Les technologies d’ARM sont ensuite proposées sous la forme de brevets et licences aux principaux acteurs du marché. Aussi, il est très probable que vous disposiez aujourd’hui d’un appareil basé sur une architecture ARM. Cette dernière se trouve dans les smartphones, les tablettes, les objets connectés ou des consoles de jeux comme la Nintendo Switch (via Nvidia). Avant la fin de l’année, des puces Apple Silicon basées sur l’architecture ARM prendront également place au sein des MacBook. Les puces présentes au sein des iPhone ou iPad sont aussi basées l’architecture ARM. Selon la firme britannique, 70 % de la population mondiale utilise aujourd’hui des technologies ARM.
Ce rachat par Nvidia marque donc un tournant pour l’industrie et la firme californienne. Elle doit lui permettre de franchir un nouveau cap en matière d’intelligence artificielle, que le spécialiste des puces graphiques présente « comme la force technologique la plus puissante de notre temps ». Il assure également que « le siège social d’ARM restera à Cambridge » et que sa nouvelle acquisition « conservera le modèle de licence ouverte et une neutralité vis-à-vis de ses clients » alors que de nombreux clients d’ARM sont des rivaux de Nvidia. L’acquisition est désormais soumise à l’approbation des autorités réglementaires du Royaume-Uni, de Chine, de l’Union européenne et des États-Unis. Elle devrait être finalisée dans 18 mois, soit d’ici mars 2022.