Après le rachat de Twitter par Elon Musk, un nombre de plus en plus important de personnes ont fait part de leur volonté de quitter la plate-forme ou de migrer vers Mastodon. Si c’est la première fois que vous entendez parler de ce réseau social qui monte, nous vous expliquons tout !
Il est fort probable, si vous êtes utilisateur ou utilisatrice de Twitter, que le terme Mastodon soit apparu à de nombreuses reprises sur votre fil ces derniers jours. Et pour cause, ce réseau social créé par l’allemand Eugen Rochko se présente aujourd’hui comme une alternative recherchée à Twitter. Son fonctionnement parait compliqué au premier abord, mais il demande simplement un petit temps d’adaptation. Voici cinq questions pour tout comprendre de ce réseau social qui monte.
Mastodon c’est quoi ?
Commençons par le commencement. Mastodon est une plate-forme de microblogging décentralisée et open source. À l’inverse de Twitter par exemple, Mastodon n’appartient pas à une seule personne. Son fonctionnement par serveurs fait que le réseau est en fait détenu par ses utilisateurs. Le site a été créé par Eugen Rochko en 2016 et comptabilise aujourd’hui plus d’un million d’utilisateurs actifs mensuel (contre 450 millions pour Twitter en 2022). Son créateur l’a annoncé ce matin sur son serveur, le site a accueilli 489 000 nouveaux utilisateurs depuis le 27 octobre.
Comment ça fonctionne concrètement ?
Mastodon, c’est en fait un regroupement de serveurs. Chaque serveur, ou instance, est créé en fonction des sujets dont veut parler le créateur et chacun est libre de le rejoindre. À l’inscription, il n’est possible de rejoindre qu’une seule instance. Mais appartenir à un serveur ne ferme pas la porte aux autres utilisateurs. Il est donc possible de suivre des personnes d’autres serveurs et de voir leurs publications. Le serveur représente un endroit décentralisé avec ses règles de modération, dans lequel on se sent le mieux. Reprenons la meilleure comparaison : le serveur est une classe d’école dans laquelle on choisit d’aller. Il faut respecter ses règles et accepter de devoir échanger avec ses camarades, mais il est possible d’avoir des amis qui sont dans d’autres classes.
C’est vraiment comme Twitter ?
Le côté décentralisé mis à part, Mastodon a quelques similarités avec la plate-forme désormais détenue par Elon Musk. Elle affiche un fil d’actualité qui nous montre les dernières publications des personnes que l’on suit. Il est possible de suivre des personnes en fonction de ses centres d’intérêt ou encore d’explorer des hashtags ( # ). Mais Mastodon ne pousse pas des contenus via un algorithme et laisse la part belle à la découverte individuelle et au libre arbitre de ses utilisateurs, qui ne verront chez eux que ce qu’ils ont décidé de voir.
Comment Mastodon se finance ?
Contrairement à Twitter, Mastodon ne possède aucune publicité sur sa plate-forme. Étant open source, le réseau fonctionne via les contributions des utilisateurs et utilisatrices et par du financement participatif (crowdfunding). Les personnes qui détiennent des serveurs peuvent aussi demander des fonds à leurs abonnés pour pouvoir payer les frais d’hébergement.
Que fait Mastodon des données ?
Comme dit plus haut, Mastodon n’affiche aucune publicité. Sur sa page de politique sur la vie privée, le réseau social explique qu’aucune information des utilisateurs n’est vendue auprès d’entreprises tierces, sauf celles de confiance avec qui travaille directement le site. Comme le site ne fonctionne pas via un algorithme ou par la publicité, Mastodon n’a donc aucun besoin de récolter un maximum de données. Il se contente des plus basiques (identifiants, adresse ip, posts publiés, etc.) qui servent à améliorer l’expérience globale.
Niveau sécurité, il faut savoir que Mastodon n’est pas à l’abri, comme beaucoup d’autres sites, d’une interception des mots de passe. Selon l’expert en cybersécurité Mathis Hammel, dans le laps de temps où vous créez un mot de passe sur un serveur et où le formulaire est envoyé, le propriétaire du serveur peut, techniquement, voir ce mot de passe. Il faut donc garder une certaine vigilance.
La plate-forme dispose également d’une application iOS et Android pour une utilisation sur smartphones.