Le hashtag #BookTok s’est récemment emparé de l’application TikTok. Une nouvelle méthode qui permet de booster les ventes de certains ouvrages, mais surtout d’inviter le réseau social dans la sphère littéraire.
Et si TikTok n’était plus seulement dédiée à la musique, aux chorégraphies, et aux challenges ? L’application chinoise, grâce au #BookTok, s’invite désormais dans la littérature. Plusieurs écrivains profiteraient en effet de la plateforme pour promouvoir leurs ouvrages, discuter avec les lecteurs, tandis que certains internautes se serviraient du mot-clé pour partager leurs critiques, ainsi que leurs derniers coups de cœur littéraires.
TikTok, un nouvel acteur de la littérature ?
S’il ne s’agit pas de la critique littéraire traditionnelle, cette tendance a cependant pour effet d’encourager la lecture auprès des utilisateurs du réseau social. Elle participe également à booster la popularité d’une œuvre. Pour preuve, selon TikTok et ByteDance, le #BookTok aurait généré plus de 84 milliards de vues. D’après les responsables de l’application en Europe, cette tendance inédite aurait un réel impact sur les ventes d’un ouvrage. Par exemple, Jamais plus (2018), le livre de l’Américaine Colleen Hoover, a vu ses ventes exploser après avoir été vanté par la communauté TikTok.
Les auteurs eux-mêmes soulignent également l’importance de cette nouvelle tendance. C’est le cas de Joël Dicker, auteur de bestsellers, dont La Vérité sur l’affaire Harry Quebert (2012) : « Je crois vraiment qu’il faut être sur tous les canaux qui permettent de lire et faire lire. » De son côté, la jeune écrivaine de 26 ans, Sarah Sprinz, fait le lien entre le succès de sa saga Dunbridge Academy (2022) et #BookTok.
Par ailleurs, cette stratégie, Barnes & Noble l’a bien compris et a relancé ses ventes aux Etats-Unis, tandis que le #BookTok a permis d’éviter la fermeture de plusieurs librairies outre-Atlantique. De son côté, le Salon Littéraire de Francfort a fait de la plateforme chinoise l’un de ses partenaires, à l’image de ce qu’a fait le Festival de Cannes, cette année.
Les organisations culturelles semblent s’associer de plus en plus à la plateforme asiatique, celle-ci devenant un acteur important de la diffusion culturelle, et du divertissement. Si cette méthode ne fait pas l’unanimité, elle a au moins le mérite d’attirer un nouveau lectorat et permet de s’adapter aux méthodes de lectures modernes.
Ceci étant dit, que les ferveurs défenseurs de la traditionnelle critique littéraire se rassurent, Sarah Sprinz, comme d’autres auteurs, ont tempéré leurs propos en soulignant, à juste titre que : « TikTok et #BookTok étaient une sorte de multiplicateur et une bonne opportunité pour recommander des livres. Il faut cependant qu’il y ait quelque chose en plus : un livre doit bien sûr être bon. »