Un documentaire présenté à l’occasion du Mipcom de Cannes revient sur ce combat que mène Pete Doherty depuis de longues années : celui contre l’héroïne. Loin des frasques d’une rock star, Stranger in my own skin dépeint un homme malade et entend « changer le regard sur l’addiction ».
Rocker de tous les excès ou poète maudit, Pete Doherty semble osciller entre deux figures qui se rejoignent en un point : la prise de drogue pour s’évader ou oublier. Pourtant, on se souvient surtout des frasques du chanteur des Libertines et des Babyshambles qui n’ont eu de cesse d’agiter les tabloïds anglais. En contrepoint, un documentaire diffusé au Mipcom, à Cannes, s’attache ainsi à dépeindre l’autre réalité dans laquelle évolue l’artiste. Malade, voilà de nombreuses années qu’il essaye de s’extirper de cette addiction qui le fait se sentir comme un étranger dans sa propre peau.
Un fastidieux combats
Intitulé, à juste titre, Stranger in my own skin – en référence à l’un des célèbres morceaux des Babyshambles dont il fut le leader –, ce nouveau portait donne à voir toute la vulnérabilité du poète dans l’espoir de « changer le regard sur l’addiction », cette « maladie qui touche des millions de gens », soulignent tour à tour Myriam Weil, la productrice, et Katia de Vidas, son épouse, réalisatrice à l’origine du projet. Le documentaire est le résultat d’une décennie de tournage dans l’intimité de l’artiste. « Peter s’est familiarisé avec ma présence, il était hyper à l’aise et me disait de venir filmer ceci ou cela. On s’est mis à accumuler des rushs sans trop savoir quoi en faire », explique cette dernière à l’AFP.
Avant de devenir sa femme, Katia de Vidas avait été embauchée par le fondateur des Inrocks, Christian Fevret. Son objectif était alors de suivre le chanteur en concert et d’en capturer quelques images. En 200 heures de rushs, la réalisatrice a assisté à la descente aux enfers de Pete Doherty. Tombé dans les drogues dures comme l’héroïne, il fera un bref séjour en prison et passera de plus longues années à essayer de se libérer de cette emprise délétère.
Désormais installé à Étretat, en Normandie, Pete Doherty semble être venu à bout de ce fastidieux combat. Si Katia de Vidas « ne prend rien pour acquis », cela fait trois ans que le poète n’a pas replongé dans ses vieux démons. Après un album salvateur sorti cette année avec Frédéric Lo, il en écrirait déjà un nouveau qui signerait le grand retour des Libertines. Affaire à suivre.