Les États-Unis ont finalement accordé un nouveau sursis de 90 jours à Huawei. Une décision qui permet au géant chinois ainsi qu’à ses entreprises partenaires américaines, de finir l’année sereinement.
Un nouveau sursis de deux semaines était pressenti ces dernières heures, et il sera finalement de trois mois. L’administration Trump a officialisé, via un communiqué de presse, une nouvelle prolongation de licence de 90 jours qui permet aux entreprises américaines de continuer à traiter avec Huawei. Pas plus tard qu’hier, nous évoquions la forte probabilité de voir les États-Unis prolonger les dérogations pour donner du temps aux opérateurs ruraux de s’organiser. Ces derniers sont en effet dépendant des équipements de la firme de Shenzhen, compliquant la tâche du gouvernement de Donald Trump qui ne veut pas voir « les [les opérateurs ruraux] assommés davantage ».
« La prolongation temporaire de la licence générale permettra aux opérateurs de continuer à desservir des clients dans certaines des régions les plus éloignées des États-Unis, qui autrement seraient laissés sans rien », confirme le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross. « Le Ministère continuera de surveiller rigoureusement les exportations de technologies sensibles pour s’assurer que nos innovations ne sont pas exploitées par ceux qui pourraient menacer notre sécurité nationale », ajoute-t-il. Huawei figure en bonne place sur la liste noire des entreprises étrangères jugées « non fiables » par le gouvernement américain. Les États-Unis estiment que la firme chinoise pourrait être utilisée à des fins d’espionnage par Pékin.
Huawei gagne du temps, mais ne règle pas ses problèmes
Ce nouveau sursis va permettre à Huawei de terminer l’année sereinement, tandis que les utilisateurs sont assurés de recevoir des mises à jour sur leurs smartphones Huawei/Honor au moins jusqu’à 19 février 2020. Le fabricant chinois assure que cette nouvelle prolongation n’aura pas « d’impact substantiel sur les affaires de Huawei dans les deux sens » et fustige le traitement imposé par les États-Unis. « Cette décision ne change rien au fait que Huawei continue d’être traité injustement » indique le fabricant, ajoutant que cette décision de le placer sur une liste noire « a causé plus de tort aux États-Unis qu’à Huawei », rapporte Reuters.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a également réagi à cette décision en déclarant : « Nous exhortons les États-Unis à cesser d’abuser des contrôles à l’exportation pour discriminer les entreprises d’un autre pays au nom de la sécurité nationale et à cesser de politiser un problème commercial ». Cette nouvelle trêve offre donc un nouveau sursis à Huawei, sans toutefois régler les problèmes auxquels est confronté le constructeur. Les Mate 30 et Mate 30 Pro sont attendus en France sans le Play Store et si Huawei peut compter sur le soutien d’ARM, son alternative à Android appelé HarmonyOS n’est pas encore prête.