Samsung devrait profiter des déboires de son rival Huawei pour asseoir sa domination sur le marché du smartphone. Le PDG de Nokia y voit « peut-être une opportunité » pour le déploiement des futurs réseaux 5G.
C’est bien connu, le malheur des uns fait le bonheur des autres. En pleine tempête suite à la décision de Washington de le placer sur liste noire, le géant chinois Huawei voit plusieurs portes se fermer devant lui. Une situation délicate dont pourrait profiter Samsung sur le marché du smartphone et Nokia sur celui des équipements télécoms.
La vaste offensive des autorités américaines contre Huawei pourrait en effet profiter au géant sud-coréen. L’action de Samsung a grimpé en début de semaine, juste après la décision de Google d’imposer de sévères restrictions à son rival chinois. Toujours numéro un mondial des smartphones, Samsung voit depuis quelques mois son rival renforcer sa place de dauphin et se rapprocher dangereusement. Au premier trimestre, Huawei affichait une croissance de 50 % de ses ventes, portant sa part de marché à 19 %, tandis que Samsung présentait un recul de 8 % (avec 23 % de part de marché).
Si la firme sud-coréenne a les atouts pour conserver son trône, des difficultés l’ont poussé à revoir sa stratégie alors que la menace Huawei se fait plus pressante. Le constructeur chinois se donne les moyens de ses ambitions et aspire à dépasser Samsung d’ici deux ans. Toutefois, ses récentes déconvenues risquent de contrecarrer ses efforts et permettre à Samsung de renforcer sa position.
Nokia espère rattraper son retard dans le déploiement de la 5G
Alors que la course à la 5G fait rage, les sanctions prises contre Huawei pourraient également faire les affaires de Nokia. Interrogé sur la situation de son concurrent chinois, Rajeev Suri, directeur général de l’équipement finlandais, explique : « Il y a peut-être une opportunité à long terme, mais au-delà de ça, c’est difficile à dire pour le moment ». Prudent, Nokia suit de près du leader mondial des équipements télécoms qui suscite la méfiance dans certains pays. Les États-Unis ont appelé au boycott des équipements Huawei et de nombreux pays européens hésitent, une situation dont pourraient profiter Nokia et Ericsson. En France, Orange a déjà annoncé qu’il allait travailler avec les deux fleurons européens, plutôt qu’avec le géant chinois.
Nokia devra cependant rattraper son retard dans le déploiement de la 5G pour convaincre ses partenaires. « Nous avons sur la 5G un retard de quelques semaines à deux mois », a reconnu son directeur général. Rajeev Suri attribue ce retard, notamment, à la combinaison des projets technologiques de Nokia avec ceux d’Alcatel-Lucent, acquis en 2016.