Selon une étude commandée par l’Ofcom, autorité régulatrice britannique des télécommunications, les mineurs sont nombreux à mentir sur leur âge afin d’accéder à ces plateformes.
Une nouvelle étude montrant que malgré l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 13 ans, les enfants sont très présents sur ces plateformes. Commandée et publiée par l’Ofcom, régulateur britannique des télécommunications, ce mardi, elle révèle qu’un tiers des jeunes entre 8 et 17 ans ayant un compte sur ces applications ont l’âge d’un utilisateur adulte, après s’être inscrits avec une fausse date de naissance.
Des mineurs avec un faux âge sur les réseaux sociaux
Selon cette étude, 77% de ces mineurs ont leur propre compte sur au moins une des grandes plateformes (Facebook, YouTube, Instagram, Snapchat, TikTok et Twitter). Près de la moitié des enfants âgés de 8 à 15 ans s’y font passer pour des adolescents de 16 ans et plus. Plus alarmant encore, parmi les jeunes entre 8 et 12 ans, 39% ont un compte d’utilisateur de 16 ans et plus, et 23% ont l’âge d’un adulte sur les réseaux sociaux. À noter que si les mineurs dans cette tranche d’âge sont nombreux à avoir créé eux-mêmes leur compte, certains l’ont fait avec l’aide d’un parent ou d’un tuteur.
En mentant sur leur âge pour accéder à ces plateformes, les enfants s’exposent à un plus grand risque de voir des contenus préjudiciables ou inappropriés, ce qui peut avoir un impact négatif sur leur santé mentale et physique. Fin septembre, Instagram et Pinterest ont été accusés par un juge britannique d’avoir contribué à la mort de Molly Russell, une adolescente de 14 ans, avec des contenus liés au suicide, à l’automutilation et à la dépression.
Des contenus plus ou moins dangereux pour les adultes
L’Ofcom souligne cependant une différence concernant la perception du danger des contenus par les parents. Les réseaux sociaux et les jeux sont vus étant relativement moins risqués que ceux réservés aux adultes, tels que les jeux d’argent et la pornographie. Selon une autre étude commandée par l’autorité et le Bureau du Commissaire à l’information (Cnil britannique), les parents et les enfants estiment qu’il est plus important de vérifier l’âge des internautes pour ces contenus étant toujours considérés comme inappropriés pour les mineurs que sur les réseaux sociaux.
Parmi les différentes méthodes de contrôle de l’âge, ils sont plus enclins à se tourner vers les « identifiants durs », comme le passeport, pour les jeux d’argent, la pornographie et d’autres contenus réservés aux adultes. En revanche, les enfants ont tendance à préférer la méthode d’auto-déclaration pour les réseaux sociaux et les jeux car elle est plus facile à contourner. Les parents ont, eux, souvent préféré la « confirmation parentale » pour ces plateformes et services car ils estiment que cela leur offre du contrôle, mais aussi de la flexibilité.
Ces études sont publiées alors que le Royaume-Uni prépare son projet de sécurité en ligne qui exigera notamment que les réseaux sociaux protègent les jeunes face aux contenus préjudiciables. Ces plateformes, ainsi que les services d’être accessibles aux mineurs, seront tenus d’évaluer les risques de préjudice pour les enfants et mettre en place des systèmes pour atténuer et gérer ces dangers.