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Pour le fondateur de Telegram, il faut immédiatement arrêter d’utiliser WhatsApp

07 octobre 2022
Par Benjamin Logerot
Avec plus de deux milliards d'utilisateurs, WhatsApp est l'application de messagerie instantanée la plus téléchargée au monde.
Avec plus de deux milliards d'utilisateurs, WhatsApp est l'application de messagerie instantanée la plus téléchargée au monde. ©WhatsApp

Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram a déclaré qu’il fallait arrêter d’utiliser WhatsApp, après que l’application de Meta a alerté ses utilisateurs sur une énième faille de sécurité critique.

Pour Durov, qui n’hésite pas à tacler les grandes entreprises pour leur gestion des données personnelles, WhatsApp n’est qu’un spyware déguisé, remplaçant au gré des alertes les portes dérobées dans le code de l’application smartphone, destinées aux gouvernements ou aux hackers.

Des risques de hack via des vidéo

En septembre dernier, WhatsApp a publié un avis de sécurité critique indiquant que des failles présentes dans l’application de messagerie rendaient vulnérables les utilisateurs à des hacks via publication de vidéo ou pendant des appels vidéo. C’est une énième goutte d’eau pour Pavel Durov qui a appelé, sur son salon Telegram, les utilisateurs et utilisatrices de la messagerie la plus utilisée du monde à changer d’application.

Pavel Durov Telegram
Pavel Durov, le fondateur de Telegram, s’exprime régulièrement contre WhatsApp, application qu’il juge bien trop insécurisée. ©Fortune

« Je n’essaie pas de pousser les gens à utiliser Telegram. L’application n’a pas besoin de promotion additionnelle (celle-ci est utilisée par 700 millions d’utilisateurs dans le monde, avec une croissance estimée à deux millions de nouveaux utilisateurs par jour, ndlr). Vous pouvez utiliser la messagerie que vous voulez, mais tenez vous éloignés de WhatsApp – elle n’a été qu’un outil de surveillance depuis 13 ans. »

Rappelons qu’au début de l’année 2021, suite à l’annonce de nouvelles conditions d’utilisations de WhatsApp, des millions d’utilisateurs dans le monde ont décidé de se tourner vers Telegram mais aussi Signal, une des messageries les plus sécurisées et qui propose un chiffrement de bout-en-bout des messages. Une fonctionnalité proposée seulement en option sur Telegram avec les « échanges secrets ».

Des failles découvertes chaque année

Pour Durov, les failles découvertes chaque année chez WhatsApp ne sont pas normales et constituent en réalité des portes dérobées qui donnent accès, aux gouvernements et aux hackers, aux informations des personnes qui utilisent l’application. À chaque fois qu’une faille, et donc une porte, est publiquement identifiée et réparée, une autre serait ajoutée délibérément par Meta. Cela rendrait le passage à une version plus récente de l’application totalement inutile.

Un argument difficile à recevoir, puisque WhatsApp a porté plainte contre le gouvernement indien en 2021 lorsque celui-ci voulait mettre en place une législation obligeant les plates-formes à rendre traçables les messages échangés. Une sorte de porte dérobée officielle donc, que WhatsApp a refusé d’installer, préférant protéger le secret des messages personnels de bout-en-bout, selon leur communiqué de l’époque.

La personnalité controversée expliquait déjà en 2019 que le système de chiffrage des messages de bout-en-bout employé par WhatsApp depuis 2016 n’était pas « la balle en argent » tant vantée. Les hackers n’ont que faire d’aller lire les messages des utilisateurs de la messagerie selon lui. Ils utiliseraient plutôt les failles de celle-ci pour accéder directement aux données complètes présentes sur les smartphones. Il ajoute que même la personne la plus riche du monde, si elle utilise WhatsApp, peut voir ses informations rendues accessibles aux hackers.

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