Les entreprises chinoises sont une nouvelle fois dans le viseur des États-Unis. La justice américaine soupçonne Huawei de vols de secrets commerciaux tandis que la vente de composants au géant chinois et ZTE pourrait bientôt être interdite.
La guerre commerciale (et technologique) sino-américaine bat son plein et cela ne fait pas les affaires de Huawei. Premier fabricant mondial d’équipements de télécommunications, le géant chinois est la bête noire de Washington qui surveille les faits et gestes d’une firme connue du grand public pour ses smartphones. Selon le Wall Street Journal, la justice américaine a décidé d’ouvrir une enquête contre Huawei qu’elle soupçonne de vols de secrets commerciaux. Cette dernière serait « à un stade avancé » et les procureurs fédéraux en charge du dossier pourraient bientôt prononcer une inculpation.
Le quotidien américain, cité par Reuters, précise que l’enquête concerne notamment la technologie d’un équipement de T-Mobile utilisé pour tester les smartphones. Le Wall Street Journal évoque des « sources proches du dossier », mais l’information n’a pas encore pu être confirmée par l’agence de presse. Ce n’est pas la première fois que Huawei fait face à de telles accusations et si la firme a toujours nié être liée à des affaires d’espionnage pour le compte des autorités chinoises, elle suscite la méfiance de nombreux pays occidentaux. Une situation délicate qui a conduit le fondateur et président de Huawei, Ren Zhengfei, à prendre la parole pour défendre sa société et démentir toute forme d’espionnage.
Huawei, symbole des tensions entre la Chine et les États-Unis
Depuis plusieurs mois, l’administration Trump multiplie les mesures à l’encontre de Huawei et d’autres entreprises chinoises telles que ZTE. L’affaire a connu un nouveau tournant en décembre avec l’arrestation de Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei et Fille du fondateur de la firme. Libérée sous caution, elle est soupçonnée par les États-Unis d’avoir « essayé de contourner l’embargo américain contre l’Iran » et reste sous surveillance à Vancouver (Canada), dans l’attente d’une éventuelle extradition vers les États-Unis.
Dans le même temps, un groupe bipartisan de parlementaires américains a présenté cette semaine un texte visant à interdire la vente de composants électroniques de fabrication américaine à Huawei, ZTE et aux autres groupes de télécommunications chinois qui ne respectent pas les lois et sanctions américaines. Reuters rapporte que le projet de loi devra être transmis au président Donald Trump pour promulgation. Le ministère chinois des Affaires étrangères a rapidement réagi en appelant le Congrès des États-Unis à renoncer à cette initiative, dénonçant au passage l’« hystérie » américaine contre Huawei et ZTE.