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Eddy de Pretto : le procès de 17 cyberharceleurs débute cette semaine

04 octobre 2022
Par Marion Piasecki
Eddy de Pretto : le procès de 17 cyberharceleurs débute cette semaine
©Mélanie Lemahieu / Shutterstock

Pour avoir mêlé les questions de religion et d’homosexualité lors d’un concert en 2021, le chanteur avait été victime de milliers d’insultes en ligne.

Le procès pour harcèlement aggravé en ligne s’est ouvert lundi au tribunal correctionnel de Paris. Il y a 17 accusés, âgés de 20 à 26 ans, mais seulement douze se sont présentés. Une goutte d’eau, puisqu’Eddy de Pretto a reçu près de 3000 insultes et menaces de mort sur les réseaux sociaux après une vidéo publiée en 2021 sur Instagram.

Un concert à l’origine du harcèlement

Le chanteur avait été invité pour le festival « Qui va piano va sano » à faire un concert dans l’église Saint-Eustache de Paris en juin 2021. Il avait alors interprété la chanson « À quoi bon » qui traite de ses difficultés à concilier sa religion (chrétienne) et son homosexualité : « Je crois que je n’suis pas prêt pour obéir à ta Bible (…) Je sais ce qui te plaît, je crois que je n’ai pas lu les bons livres/Mais tu me diras “nan, c’est trop, tu n’es pas assez sain”/Pour venir dans tes rangs, il faut n’avoir fait presque rien ».

En réponse à la publication de la vidéo de cette performance, des milliers d’insultes : souvent homophobes, disant au chanteur d’aller brûler en enfer, allant même jusqu’aux menaces d’agression, de viol et de meurtre. Un tel déferlement de violence qu’Eddy de Pretto a dû faire appel à un service de gardes du corps et a porté plainte, déclenchant une enquête du Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PLNH) du parquet de Paris.

Le chanteur, malgré la peur, assume sa performance

Toute cette violence était très difficile à vivre pour lui, comme il l’a expliqué lors du procès : « J’ai eu très peur de sortir de chez moi, des troubles du sommeil, (…) des troubles dépressifs, je n’arrivais pas à comprendre cette violence. » Cependant, il ne regrette pas ce concert : « Je l’assume pleinement (…) Je ne vois pas quel est le problème que je sois un sodomite qui chante dans une église. Mon désir était de poser des questions en tant qu’artiste sur des thématiques cruciales et majeures. Je ne pensais pas que ça pouvait avoir des retours aussi néfastes. » Il a ajouté que le curé de l’église de Saint-Eustache lui avait « exprimé tout son soutien ».

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Article rédigé par
Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste