Blonde est une véritable prouesse esthétique. Pourtant, le film d’Andrew Dominik, actuellement disponible sur Netflix, a catalysé, de sa mise en production à sa sortie, plusieurs controverses.
Blonde d’Andrew Dominik domine actuellement le Top 10 Netflix. Adapté du roman de Joyce Carol Oates, le long-métrage a débarqué le 28 septembre 2022 sur le géant du streaming et présente le destin tragique de Norma Jean Baker. Plus précisément, ce portrait entre fiction et réalité filme la construction d’un objet de désir, celui de Marilyn Monroe, dans l’Amérique des années 1950, loin des biopics classiques.
Ce choix de mise en scène a suscité des réactions divergentes sur les réseaux sociaux, au moment de sa sortie. Si certains saluent la prouesse artistique du réalisateur, d’autres questionnent le choix scénaristique d’ériger Marilyn Monroe tour à tour en tant que martyr et fantasme. En effet, cette dualité fascine autant qu’elle agace, plusieurs internautes n’ayant pas hésité à qualifier le film « d’un ennui abyssal », tout en soulignant la difficulté de certaines scènes érotiques explicites.
Des polémiques présentes depuis le début
Ce n’est pas la première fois que Blonde provoque la polémique. Si le réalisateur et Netflix avaient connu des divergences artistiques, le choix d’Ana de Armas dans le rôle de la pin-up la plus célèbre du cinéma avait également été critiqué durant la mise en chantier du long-métrage. Son casting était en effet loin d’être fidèle au physique de Marilyn Monroe, elle qui a toute sa vie lutté contre l’endométriose, des problèmes de poids, après être passée sous le bistouri. D’autres avaient aussi pointé la problématique autour de l’accent cubain de l’actrice. Une controverse finalement entérinée alors que la presse internationale s’accorde désormais unanimement sur la prestation de la comédienne dévoilée par À Couteaux Tirés (2019).
Il semblerait donc que les principales contestations face au film d’Andrew Dominik se concentrent sur son angle misogyne, fétichiste, et même son point de vue anti-avortement. Si certains considèrent le long-métrage comme étant un pur produit du male-gaze, ce sont les récentes déclarations du planning familial américain, dans les colonnes du Hollywood Reporter, qui viennent une nouvelle fois éclabousser le film.
Blonde : Un film anti-avortement ?
Selon les défenseurs du droit à l’avortement, Blonde serait un outil de propagande supplémentaire pour les pro-life alors que Marilyn Monroe subit plusieurs IVG illégales dans le film. Pire encore, comme le souligne Caren Spruch, représenter un fœtus formé, s’adresser à sa mère, est une image problématique après le revirement de Roe vs. Wade par la Cour Suprême. « Les fausses images ne servent qu’à renforcer la désinformation et à perpétuer la stigmatisation autour des soins de santé sexuelle et reproductive » a déclaré la responsable du planning familial américain.
Quant à Andrew Dominik, il a réfuté un tel parallèle durant une interview accordée à The Wrap, affirmant qu’il s’agissait d’une question de contexte et d’époque. Un débat qui aura de quoi placer Blonde comme l’évènement cinématographique de la rentrée, que ce soit en termes de narration ou pour son impact contemporain.
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