Un serial killer de plus s’invite dans le top des audiences Netflix, un peu à la surprise générale. Mais qu’est-ce qui explique ce succès ?
Dahmer – Monstre : l’histoire de Jeffrey Dahmer, de son titre complet, n’est pas une fiction comme Dexter, mais un « true crime » – comprendre l’adaptation de faits réels sous forme de série, dans la même veine qu’un Mindhunter du même diffuseur. L’impact d’un programme inspiré de la réalité est toujours plus fort, plus retentissant. On se souvient que d’autres séries du même type avaient déjà rencontré un fort succès auprès du public, questionnant l’attrait des spectateurs pour ces crimes horribles. Ici, il n’est pas seulement question de meurtre, mais aussi, entre autres atrocités, de dévorer les victimes. Le cannibalisme reste l’un des tabous ultimes de la société, fréquemment utilisé en fiction. Leurs auteurs entrent, à leur manière, dans une postérité qui dérange.
Panthéon nauséabond
En France, on se rappelle toujours de l’affaire sordide d’Issei Sagawa, surnommé le « Japonais Cannibale ». Dans les années 1980, il avait dévoré une étudiante néerlandaise avant de prendre des clichés, publiés par la suite dans la presse. Le battage médiatique fut d’ampleur internationale, documenté par le tueur lui-même qui plus est. Jugé irresponsable de ses actes, il est interné en France avant d’être rapatrié au Japon, où d’autres experts le jugent apte à reprendre une vie presque libre. Imaginez l’horreur vécue par la famille de sa victime lorsque le tueur de leur fille deviendra consultant pour une enquête japonaise sur des crimes… cannibales.
Du scandale dans l’air : Dahmer
Une atmosphère suffocante, qui provoque l’angoisse chez le spectateur et l’exploration de ses peurs les plus enfouies, mais qui réveille également le cauchemar vécu par les victimes. C’est bien un parfum de scandale et d’interdit qui entoure l’arrivée de Dahmer dans le top 5 des séries Netflix les plus regardées durant leur première semaine, avec près de 200 millions de vues (soit plus qu’Inventing Anna et ses 195 millions de téléspectateurs, ou la saison 3 de You, et ses 179 millions de vues).
Encore une fois, le bourreau devient la vedette, et ses victimes ont droit à un rappel des atrocités commises dont elles se seraient bien passées. Et la ressemblance flagrante des acteurs et actrices jouant leurs rôles dans la série renforce encore ce caractère traumatisant. Gageons que tant que les scores d’audience seront au rendez-vous, ces programmes ne finiront pas de fleurir.
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