Le groupe est poursuivi par un collectif de personnes pour tracer les utilisateurs d’iPhone sans leur consentement.
En août dernier, un développeur du nom de Felix Krause mettait en lumière une pratique abusive adoptée par Meta, le groupe notamment à la tête d’Instagram, Facebook et WhatsApp.
Depuis lors, cette affaire a pris de l’ampleur et le groupe de Mark Zuckerberg doit désormais s’en remettre à la justice, comme le confirme Bloomberg Law.
Recours collectif aux États-Unis
La plainte a été déposée mercredi devant le tribunal fédéral de San Francisco par deux personnes et fait suite à d’autres attaques en justice initiées quelques jours plus tôt. Les plaignants invoquent une collecte abusive de données personnelles.
Plus précisément, l’éditeur californien aurait contourné l’App Tracking Transparency (ATT) mise en place sur les iPhone par la firme de Cupertino courant 2021, mais aussi les lois fédérales américaines en matière de protection des données personnelles. L’ATT a pour but de limiter les collectes abusives et le suivi à leur insu des propriétaires d’iPhone sur la toile. C’est une règle incontournable pour que son application soit proposée sur l’App Store.
Pourtant, il semble que Facebook et Instagram n’aient pas respecté cet engagement.
Le navigateur intégré Meta en cause
Normalement, sur iPhone, lorsque l’utilisateur clique sur un lien depuis une application, une fenêtre Safari s’ouvre et le redirige vers la page sollicitée. Les réseaux sociaux de Mark Zuckerberg ne répondent pas à cette norme et adoptent un fonctionnement différent.
Le groupe utilise en effet un navigateur intégré basé sur le framework Webkit d’Apple. Une astuce qui a permis à Meta d’ajouter du code Javascript (baptisé « Meta Pixel« ), en vue « d’intercepter, de surveiller et d’enregistrer les interactions et les communications de ses utilisateurs avec des [sites] tiers« , rapporte Bloomberg Law sur la base des plaintes ainsi déposées.
De cette manière, il peut suivre toutes les actions de l’utilisateur, ce qu’il saisit, les liens sur lesquels il clique, sans avoir à demander au préalable son accord express, contrairement à ce que prévoit l’ATT et plus largement la réglementation en vigueur. Il faut dire que depuis la mise en place de l’ATT, Facebook a perdu des milliards de dollars de revenus publicitaires.
Le géant de la tech entend bien se défendre. Il estime qu’il y a une incompréhension sur le système en place, selon ses déclarations à MacRumors. Son objectif serait uniquement de pouvoir apporter du contenu publicitaire qualitatif et personnalisé aux membres de ses plateformes.
Le tribunal de San Francisco doit désormais se prononcer suite à ce recours collectif.
