Selon un rapport de l’ONU, 2,7 milliards de personnes sont privées d’accès à Internet. L’organisation estime que de nouveaux investissements sont nécessaires pour parvenir à connecter l’ensemble de la population d’ici 2030.
Entre 2021 et 2022, le nombre de personnes dans le monde n’ayant pas accès à Internet a connu une légère baisse. Alors que l’année dernière, ils étaient 2,9 milliards – une estimation plus tard actualisée à 3 milliards – selon l’Organisation des nations unies (ONU), ils sont désormais 2,7 milliards. Autrement dit, un tiers de la population mondiale reste privée d’accès à Internet.
D’après les dernières statistiques de l’Union internationale des télécommunications (IUT), l’agence spécialisée de l’ONU pour les technologies de l’information et de la communication, le nombre d’utilisateurs d’Internet a augmenté de 7% entre 2021 et 2022 pour atteindre 5,3 milliards. Cette croissance est cependant inégalement répartie entre les régions. À titre d’exemple, alors que 89% des Européens sont connectés, seulement 40% de la population africaine est en ligne.
Un objectif difficile à atteindre
Si le nombre d’internautes continue d’augmenter, cette hausse est plus lente que lors de la pandémie de COVID-19, qui « nous a donné un bon coup de fouet en matière de connectivité, mais il nous faut soutenir le même rythme pour s’assurer que tout le monde peut bénéficier des technologies et des services numériques », a déclaré Houlin Zhao, le secrétaire général de l’IUT. C’est en effet près de la moitié de la population mondiale (3,6 milliards) qui n’était pas connectée en 2019. « Bien que la croissance continue d’être encourageante, la tendance laisse à penser que sans investissements nouveaux dans les infrastructures et une nouvelle impulsion pour susciter de nouveaux savoir-faire numériques, les chances de connecter la population mondiale d’ici 2030 semblent de plus en plus maigres », indique l’IUT dans un communiqué.
L’agence mentionne, en outre, deux obstacles principaux à son objectif d’une population mondiale entièrement connectée. Tout d’abord, les personnes n’ayant encore jamais utilisé Internet sont les plus difficiles à atteindre, vivant pour la plupart dans des zones reculées et difficiles d’accès. Le second concerne les difficultés à passer d’un simple accès à un niveau de connectivité permettant aux personnes d’avoir un accès immédiat à Internet et de l’utiliser régulièrement et facilement. « Souvent, ces problèmes sont négligés ou sous-estimés », explique l’IUT, ajoutant qu’un débit Internet lent, une accessibilité limitée au matériel et aux forfaits d’abonnement ou encore une sensibilisation et des compétences numériques insuffisantes font partie des obstacles à cet accès régulier et facile.
