Les enceintes Portal et Portal+ arrivent aux États-Unis et Facebook en a profité pour faire un point sur la sécurité. Le géant des réseaux sociaux assure qu’aucun contenu audio ou vidéo n’est collecté, mais son enceinte va quand même s’intéresser aux données des utilisateurs.
Facebook a dévoilé Portal il y a quelques semaines, une enceinte connectée avec écran et assistant vocal. Premier produit physique (hardware) du géant des réseaux sociaux, les enceintes connectées Portal et Portal+ doivent faire entrer la firme américaine dans une nouvelle ère, alors que cette dernière traverse une période délicate. Un mois après son annonce, Portal arrive sur le marché américain au prix de 199 dollars et 349 dollars pour le modèle le plus haut de gamme. Cette enceinte met l’accent sur les interactions sociales et notamment sur les appels vidéo via la présence du service de messagerie Messenger. Mais l’arrivée de Facebook suscite certaines inquiétudes alors même que les enceintes connectées sont déjà dans le viseur des défenseurs de la vie privée et de nombreux experts.
La firme de Mark Zuckerberg, réputée pour son goût prononcé en matière de données personnelles, sait qu’elle doit rassurer après les différents scandales qui l’ont éclaboussé. Certaines fonctionnalités de son nouvel appareil peuvent potentiellement avoir un comportement intrusif et la firme a très vite souhaité réagir. Portal et Portal+ sont notamment équipés d’un cache-caméra qui permet de bloquer l’œil de l’enceinte et le réseau social avait souhaité jouer la carte de la transparence lors de la présentation. Il s’était alors montré très rassurant que les questions liées à la vie privée. Avec la commercialisation de ses enceintes connectées, la firme de Palo Alto est revenue sur les données qu’elle collectera via Portal.
Facebook n’écoute pas les appels, mais collecte des données
Facebook rappelle que son enceinte dopée à l’IA « n’écoute pas, ne regarde pas et ne conserve pas le contenu de vos appels vidéo sur le Portal, ces informations ne peuvent donc pas être utilisées à des fins publicitaires ». Le géant américain ajoute que les appels vidéo « sont chiffrés » et « donc sécurisés ». Il rappelle aussi que « la caméra de Portal n’utilise pas la reconnaissance faciale et n’identifie pas qui vous êtes ». Pour Facebook, cette opération doit lui permettre de rassurer les utilisateurs et s’il confirme qu’il n’écoute pas les appels, cela ne veut pas dire qu’il ne va pas s’y intéresser. « Par exemple, si vous passez beaucoup d’appels vidéo, vous pourrez voir des publicités liées aux appels vidéo », explique Facebook sur son site.
Comme pour les appels Messenger, le réseau social précise qu’il collectera « certaines informations » concernant l’utilisation du Portal, afin d’améliorer son enceinte. Cela inclut notamment : le volume sonore, la quantité de données échangées (octets reçus), la fréquence et la durée des appels. Facebook ajoute que « comme d’autres appareils à reconnaissance vocale », le microphone de Portal envoie des commandes vocales vers ses serveurs après avoir entendu « Hey Portal ». À noter que l’historique vocal peut être supprimé du journal d’activités et que ses commandes ne sont pas utilisées pour cibler les annonces. Avec cette sortie, Facebook espère convaincre les utilisateurs et assure qu’il n’est pas différent des autres. Reste à savoir si cela sera suffisant pour permettre à Portal de se faire une place dans les foyers américains, où l’adoption des enceintes connectées est rapide.