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Face au manque d’affluence, les théâtres parisiens avancent les horaires des représentations

05 septembre 2022
Par Apolline Coëffet
"Après la répétition / Persona", à découvrir à partir du 6 novembre.
"Après la répétition / Persona", à découvrir à partir du 6 novembre. ©DR

Si la vie semble reprendre son cours après deux années de pandémie, les théâtres privés parisiens peinent encore à retrouver leur public. Afin d’y remédier, certains vont proposer des représentations plus tôt en soirée pour tenter d’attirer de nouveaux spectateurs.

« On a fini la saison [2021-2022] à moins 40 % et un peu plus que ça, parce qu’on s’est aperçu qu’il y a une vraie rupture dans la mentalité des gens, déplore Bertrand Thamin, président du Syndicat national du théâtre privé, en marge d’une conférence de presse. De tout temps, c’était compliqué de faire venir les spectateurs au théâtre, c’était un combat, mais là c’est un combat de haute lutte. » Ces derniers mois, les restrictions liées à la crise sanitaire puis l’inflation n’ont eu de cesse d’accroître ces chiffres. Face à ce constat inquiétant, les établissements privés parisiens ont décidé de commencer leurs spectacles plus tôt en soirée.

En ce début de saison, Bertrand Thamin, également directeur du théâtre Montparnasse et Petit Montparnasse, recommande à ses confrères, entre autres choses, de modifier les horaires des programmations en les avançant d’une heure. L’objectif ? En proposant des pièces à 20h au lieu de 21h, le public extra-muros pourra regagner son domicile bien plus tôt, et ce, en toute sérénité. « Nous nous sommes aperçus que notamment à Paris, nous levions le rideau un peu tard, et que nous nous coupions certainement de toute une clientèle qui habite en proche banlieue et qui rechigne à prendre les transports en commun un peu tard le soir », explique-t-il.

La nécessité de soutenir les théâtres 

Malgré les chiffres, Bertrand Thamin reste tout de même optimiste : « Les gens ont envie de théâtre et de spectacle vivant et c’est ce qui est rassurant. » Qui plus est, à quelques jours de la rentrée, rien ne sert encore de juger du nombre de réservations. Afin d’accompagner au mieux les établissements privés dans cette reprise, un observatoire a été mis en place. Il permettra d’esquisser les attentes du public qui sollicite ou non les salles de spectacle, mais également de regagner sa confiance, mise à mal par le caractère « non essentiel » – d’après le gouvernement – de la culture. 

« Nous demandons instamment la réalisation d’une grande campagne de communication que nous n’avons pas les moyens de financer seuls, poursuit le Président du syndicat. Il faut absolument pour le théâtre, qu’il soit subventionné ou privé, lancer une campagne de communication pour inciter les gens à revenir et cela, seul l’État a les moyens financiers de l’engager. » Par ailleurs, à l’instar des salles obscures, de plus en plus nombreuses, les plateformes de streaming ont su s’imposer comme une concurrence des plus rudes. Pour l’heure, si rien ne dit que cet appel sera entendu par le gouvernement, il est toujours possible de soutenir les théâtres en y découvrant les nouvelles pièces de la saison.

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste