La couleur des mots est une mosaïque de récits et de parcours réussis, malgré les différences et la diversité des identités. Pour ce nouvel épisode, nous partons à la rencontre de Estelle-Sarah Bulle, qui publie son « Les étoiles les plus filantes ».
Cette écrivaine aussi percutante que surprenante, aussi douce que décapante, le monde littéraire l’a découverte à la sortie de son premier roman au titre intrigant Là où les chiens aboient par la queue. On a alors salué la naissance d’une romancière venant « polliniser » la langue française avec un verbe nous rappelant la force et la poésie d’un Chamoiseau, dans la lignée de la figure tutélaire d’Aimé Césaire, puis de tous les enfants du courant littéraire de la créolité.
Mais Estelle-Sarah Bulle se méfie des étiquettes ! Née en 1974 à Créteil, d’un père guadeloupéen et d’une mère ayant grandie à la frontière franco-belge, elle nous reçoit en toute spontanéité, dans l’alcôve de son éditrice parisienne Liana Levi, après la sortie des Étoiles les plus filantes, roman choral époustouflant, revisitant l’histoire du tournage du film Orfeu Negro, qui obtint la palme d’or à Cannes en 1959. Un roman construit comme une série palpitante et dont on n’a pas fini d’entendre parler.