Entamer la lecture d’un article sur son iPhone et la poursuivre sur son Mac est possible. La continuité, c’est l’une des forces d’Apple qui permet d’utiliser conjointement et efficacement l’ensemble de ses appareils.
La plupart des foyers sont généralement équipés de plusieurs terminaux. Si les smartphones sont devenus des incontournables, ils sont souvent complétés par une tablette, un ordinateur et/ou une montre connectée. Ces différents appareils interviennent de façon complémentaire mais, pour différentes raisons, le lien peut être difficile à établir entre eux. Lorsqu’il existe, on parle alors d’interopérabilité et de continuité.
Qu’est-ce que la continuité ?
La continuité permet de pouvoir utiliser simultanément et de façon complémentaire plusieurs terminaux, afin de profiter des avantages offerts par chacun. Le confort d’un large écran et la puissance pour un ordinateur, la prise en charge d’un stylet pour une tablette, ou encore l’ultra-mobilité pour un smartphone.
Proposé par plusieurs fabricants, le principe de continuité est surtout emblématique à Apple, qui précise : « lorsque vous vous connectez à votre identifiant Apple sur tous vos appareils, vous pouvez utiliser les fonctionnalités de continuité qui permettent de passer facilement d’un appareil à l’autre ».
Concrètement, la continuité permet par exemple de projeter l’écran de son smartphone ou de sa tablette sur sa télévision, de contrôler tous ses terminaux à l’aide des mêmes périphériques, ou encore de commencer d’éditer un document sur son mobile, poursuivre sur son ardoise, puis terminer sur son PC.
Pour être développée, elle nécessite certains prérequis, dont une interopérabilité entre les appareils. Pour ce faire, les terminaux doivent pouvoir communiquer sans fil entre eux, se reconnaître mutuellement et être basés sur le même écosystème. La plupart du temps, il est donc nécessaire que leur système d’exploitation soit commun.
Apple mène la danse
Le groupe de Tim Cook a été particulièrement actif ces dernières années en matière de développement de la continuité entre ses iAppareils. Régulièrement, de nouvelles fonctionnalités font leur entrée, et ce sera d’ailleurs le cas avec la sortie de macOS Ventura cet automne.
La continuité chez Apple prend des formes très variées. Elle permet notamment de recevoir et d’émettre des messages ou des appels depuis son Mac, d’échanger en vidéo par FaceTime quel que soit l’appareil de la marque, et même, bientôt, de transformer son iPhone en webcam.
En prime, elle améliore la productivité. D’ailleurs, Apple a introduit en début d’année la Commande universelle sur Mac et iPad. Elle permet d’utiliser une seule souris et un seul clavier pour contrôler à la fois sa tablette et son ordinateur. Idéal pour faire glisser un document de l’un vers l’autre. On peut également transformer son iPad en écran secondaire grâce à la fonctionnalité Sidecar, introduite avec iPadOS 15.
L’iPhone peut aussi se transformer en télécommande pour contrôler son Apple TV ou devenir la source de diffusion de contenus vidéo sur son téléviseur (AirPlay).
Autre atout, avec Handoff, toutes les tâches entamées sur un appareil peuvent être poursuivies sur un autre, avec une sauvegarde en temps réel sur tous les dispositifs connectés au même identifiant Apple. Par exemple, le contenu du presse-papier est commun quel que soit l’appareil Apple utilisé.
Le groupe américain reste pionnier en matière d’interopérabilité pour une raison simple. Il maîtrise de bout en bout son système, depuis l’OS jusqu’aux applications. Il impose un cadre précis aux développeurs, avec en ligne de mire une expérience utilisateur optimale.
Des entreprises comme Microsoft, Google, Samsung ou encore d’autres constructeurs doivent composer avec un système ouvert qui se conjugue au pluriel. Comment proposer de la continuité d’un smartphone Android vers un ordinateur sous macOS ? Ou d’un téléviseur Samsung vers une tablette Honor ?
Huawei : l’alternative convaincante à Apple en matière d’interopérabilité
Huawei est soumis à de fortes contraintes depuis que les États-Unis ont émis un embargo à son encontre, lui interdisant depuis 2019 de vendre ses smartphones Outre-Atlantique, et surtout, d’équiper ses terminaux de la même version d’Android que ses concurrents.
Malgré tout, le groupe chinois a choisi de poursuivre son développement en dehors des frontières américaines et a entrepris de lancer son propre système d’exploitation, HarmonyOS, dont il a d’ailleurs officialisé fin juillet la troisième édition.
Il a aussi créé un écosystème unifié, baptisé « Smart office », pour ses ordinateurs, ses moniteurs, ses smartphones, ainsi que ses tablettes. Il s’enrichit régulièrement de nouvelles fonctionnalités et d’une compatibilité élargie avec de nouveaux équipements.
Au programme, les utilisateurs peuvent contrôler leurs ardoises et smartphones avec les périphériques de l’ordinateur, ou encore utiliser l’écran du PC pour afficher celui de leurs appareils mobiles. L’idée étant de profiter d’un multitâche avancé et d’une meilleure organisation des fenêtres.
En complément, grâce à Huawei Share, le partage des fichiers entre les différents dispositifs est facilité, comme chez Apple avec son AirDrop. En sus du transfert de documents, il est possible de les éditer et d’enregistrer les modifications simultanément sur le PC et le smartphone ou la tablette.
Comme sur les iAppareils, chez Huawei, la continuité concerne aussi les appels audio et vidéo, qui peuvent être pris et passés directement sur l’ordinateur.
Honor : une offre dans la continuité de Huawei
Honor était jusqu’en 2020 dans le giron de Huawei. Face aux sanctions américaines, le groupe chinois s’est séparé de sa filiale, qui a malgré tout conservé une partie des innovations conçues par sa maison mère avant la cession.
Il est important de rappeler dans ce cadre qu’Honor propose les mêmes types de produits que Huawei, à savoir des ordinateurs, des moniteurs, des tablettes, des smartphones ou encore des smartwatches.
Pour aller plus loin, il dispose aussi d’une fonction de collaboration intelligente entre les appareils de la marque. Afficher son smartphone sur son ordinateur, y lancer des communications (appels audio et vidéo, SMS), profiter de ses applications sur grand écran, transférer facilement ses fichiers de son smartphone à son ordinateur, ou encore copier depuis son mobile et coller sur son PC est notamment possible.
Comme le précise le constructeur, « les utilisateurs peuvent profiter d’un partage et d’une réception de fichiers transparents entre les smartphones Honor, les tablettes Honor et les ordinateurs portables Honor pris en charge ». Pour l’heure, seuls quelques modèles de PC le sont dont les MagicBook 14 AMD, 15 AMD, 16, View 14, X14 et X15. Côté smartphones, les Magic4 Pro et Honor 50 en profitent.
Microsoft tente de revenir dans la course
L’éditeur du système d’exploitation Windows n’est pas en reste, même s’il est loin de proposer autant de fonctionnalités que ses homologues.
Microsoft avait compris il y a quelques années déjà l’importance de la continuité entre les différents appareils. Mais contrairement à Apple, la firme de Redmond a toujours été limitée dans sa démarche.
Elle a d’abord tenté d’imposer son système d’exploitation mobile Windows Phone. Pour autant, cet OS n’a pas convaincu les utilisateurs, qui ont massivement préféré iOS et Android. En cause notamment : le manque d’applications compatibles.
Plus récemment, l’éditeur a lancé une application phare dédiée à la continuité et baptisée « Lien avec Windows » sur Android. Elle permet de recevoir les notifications de son smartphone, les SMS, ainsi que les appels et d’y répondre, mais aussi de transférer facilement des fichiers depuis son smartphone vers son ordinateur Windows ou inversement.
En prime, elle offre depuis le PC un accès aux applications installées sur le mobile, permet de contrôler l’écran du smartphone avec la souris et le clavier et de profiter d’un affichage élargi. Des fonctionnalités qui ne sont pas sans rappeler celles évoquées plus haut. Pour y accéder, il suffit de télécharger sur son ordinateur la solution « Mobile Connecté » et d’ouvrir en parallèle sur son smartphone « Lien avec Windows ».
Si elles ne sont pas aussi abouties et intuitives que les fonctionnalités d’Apple, il s’agit d’un premier pas vers un écosystème plus interopérable et multi-OS. Rappelons que, à travers Windows 11, Microsoft veut aussi rendre compatibles les applications Android.
L’éditeur avance donc activement, même s’il accuse un certain retard comparé à son homologue. Composer avec des systèmes d’exploitation différents, et surtout des composants informatiques dissemblables sur chaque appareil lui complexifie significativement la tâche. L’ouverture des systèmes a évidemment ses vertus. Mais, en matière d’interopérabilité, c’est un véritable casse-tête pour les fabricants.