Moins d’un an après la saison 2, le show revient pour une troisième et dernière salve, riche en action, en intrigues et en émotions.
À l’heure où Netflix connaît une grosse crise, symbolisée par une perte massive d’abonnés et l’arrivée prochaine de mesures inédites, la plateforme doit compter sur un catalogue solide. En plus de films-événements, comme le récent The Gray Man, la firme reste associée à de gros noms de la pop culture, comme Stranger Things ou The Witcher. Elle s’est aussi fait une réputation dans l’adaptation de comics, comme le prouvent le récent show The Sandman et la série Locke and Key.
Une alchimie toujours plus évidente entre les membres de la famille Locke
Lancée en 2020 sur Netflix, elle est adaptée des comics éponymes de Joe Hill et s’est doucement imposée comme l’une des valeurs sûres de la firme. Moins d’un an après une saison 2 riche en révélations et en intrigues, il est déjà l’heure de retourner à Key House pour une saison 3 qui fait office de conclusion. Plusieurs mois ont passé, Kinsey et Bode ont mis du temps à digérer les événements précédents et maîtrisent désormais à la perfection le pouvoir des clés.
Pour la première fois depuis le début du show, la dynamique tourne autour du trio Kinsey-Bode-Nina. Mise à l’écart par ses enfants dans les deux premières saisons, la mère de famille incarnée par Darby Stanchfield fait enfin pleinement partie de l’aventure.
Ce changement de trio se fait au détriment de Tyler (Connor Jessup). Comme le veut la règle, le jeune homme de 18 ans oublie petit à petit le pouvoir des clés et cherche désormais à se construire loin de sa famille et de Key House. Cette troisième saison frappe d’entrée par une certaine fluidité : les personnages sont désormais familiers et le spectateur s’est attaché à eux, qu’il s’agisse de Bode, très investi dans sa mission de protecteur des clés, ou de Kinsey, fort caractère de la famille et véritable leader. L’alchimie au sein de la famille au complet est toujours aussi naturelle.
Gideon, une menace différente et plus redoutable que Dodge
Du côté de l’intrigue, la formule est aussi bien rodée. Comme pour les précédentes salves, la saison 3 démarre sur un rythme clair : chaque épisode permet d’introduire une nouvelle clé. Au bout des deux premiers épisodes, les spectateurs auront même fait connaissance avec trois nouvelles clés, dont une qui devrait être déterminante et qui était restée discrète jusque-là. Un choix scénaristique qui peut se révéler répétitif, mais qui devient vite nécessaire pour mettre en avant le plan machiavélique du capitaine Gideon, revenu d’entre les morts à la fin de la saison 2.
Là où Dodge jouait plutôt sur la manipulation, le capitaine anglais est une redoutable force de la nature et un fin stratège, savamment joué par Kevin Durand. Obsédé par le pouvoir, Gideon est d’autant plus dangereux qu’il faudra un certain moment avant que les enfants Locke ne se rendent compte de la menace, là où Dodge se dévoilait dès les premiers instants de la saison 1. Sans pitié, un tel personnage est un parfait contraste face à l’humanité des enfants Locke.
Malgré la magie, une série avant tout humaine
S’éloignant assez largement des comics d’origine, la série Netflix brille donc sur de nombreux aspects, à commencer par l’émotion. Dernière saison oblige, les moments riches en larmes seront nombreux dans ces épisodes et chaque scène est parfaitement dosée, ni trop mièvre ni trop lourde. Cette troisième salve fait la part belle aux personnages secondaires, et l’amour et l’amitié sont aussi les clés de voûte de ces derniers épisodes, qui rendent l’adieu à Key House encore plus émouvant.
Si elle n’est pas aussi riche en termes d’effets spéciaux que Stranger Things ou The Witcher (dont le tournage de la prochaine saison a été suspendu), Locke and Key peut s’appuyer sur des VFX solides. Que ce soit pour mettre en avant le pouvoir des clés ou la force des ennemis, cette nouvelle saison n’a rien à envier à des blockbusters hollywoodiens. Mais ce qui fait la force de cette création Netflix, c’est sa capacité à se concentrer sur l’humain. Certes, les clés sont magiques et permettent de réaliser des choses, mais ce sont avant tout des personnes, des amis et la famille qui auront fait vivre Key House.