Leonardo Fasoli et Maddalena Ravagli s’intéressent une nouvelle fois à la société italienne et à sa part sombre. Leur dernière série policière nous plonge au cœur d’un réseau pédophile.
En novembre 2017, la saison 3 de Gomorra a explosé les records d’audience en Italie. Les deux premiers épisodes ont rassemblé plus d’un million de téléspectateurs sur le réseau Sky Italia, soit un résultat deux fois plus important que celui enregistré par la sixième (et dernière saison en date à ce moment) de Game of Thrones. La série policière est devenue un phénomène, et ses créateurs n’ont pas tardé à réitérer l’expérience avec de nouvelles histoires. Dans Don’t Leave me, ils auscultent une nouvelle fois la société italienne. Disponible depuis le 25 juillet sur Canal+ Séries, cette création originale et captivante nous fait vivre une enquête hors-norme.
« La face sombre des êtres humains nous intéresse »
Brigade Anti-Drogue (2011), Gomorra (2014), Maltese (2017), ZeroZeroZero (2020)… Leonardo Fasoli et Maddalena Ravagli sont devenus des experts des séries policières. Interrogé par Télérama, le scénariste explique que « la face sombre des êtres humains [les] intéresse ». Il le justifie notamment par le fait qu’elle soit très présente dans la société italienne, avec des organisations comme la Mafia. « Ce que nous voulons explorer, ce sont les raisons qui poussent des individus à céder aux pires inclinations de la nature humaine. »
Ce nouveau thriller nous fait voyager jusqu’à Venise. Tout commence quand le corps d’un jeune garçon est retrouvé au fond de la lagune. À Rome, l’agent de police Elena (Vittoria Puccini) est spécialisée dans la cybercriminalité et la violence contre les mineurs. Elle va se lancer dans cette enquête, persuadée que l’enfant a été victime d’un vaste réseau de pédophiles qui piège les plus jeunes sur Internet.
Maddalena Ravagli confie à Télérama que le dark web et la cyberpédophilie étaient encore méconnus quand ils ont commencé à s’y intéresser. « Sa dimension abominable nous a obligés à mettre en garde les téléspectateurs sur le danger qu’il représente en soulignant la nécessité de la prévention. Notamment sur les réseaux sociaux où évoluent nos enfants et où nous les exposons aussi en postant des photos qui nous paraissent pourtant anodines. »
Venise la mélancolique
Durant cette enquête, le passé et le présent s’entremêlent. Une fois sur place, Elena rencontre son coéquipier. Elle doit collaborer avec Daniele (Alessandro Roja), le commissaire adjoint chargé de l’affaire, qui n’est autre que son amour de jeunesse – aujourd’hui marié à sa meilleure amie. Le duo va tenter de retrouver ces tueurs d’enfants et sauver ceux qui ont été pris au piège. Don’t Leave me est plus qu’une série policière. C’est un drame, sombre, qui propose au spectateur toute une palette d’émotions. On s’attache à ses personnages touchants, comme Elena, qui consacre sa vie à son travail et porte un lourd traumatisme.
Les créateurs nous donnent aussi une autre vision de Venise, plus souvent connue comme étant la ville de l’amour et du tourisme de masse. Maddalena Ravagli indique à Télérama que « nous, les Italiens, ne la percevons pas uniquement à travers le prisme de sa beauté. La ville est également faite de tristesse et de mélancolie. D’une atmosphère suspendue. » Au point de devenir un personnage à part entière de la série.
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