Accusée de faire la promotion du « terrorisme et la violence contre tous les Russes », la société va voir son moteur de recherche faire l’objet d’une interdiction dans les régions de Donetsk et de Louhansk.
Les tensions continuent entre Google et la Russie. Selon le Guardian, le moteur de recherche du géant américain va être interdit à Donetsk et Louhansk, dans deux régions ukrainiennes occupées. La raison : les autorités pro-russes reprochent à la société de promouvoir « le terrorisme et la violence contre tous les Russes ». Président de la République populaire autoproclamée de Donetsk (RPD), Denis Pouchline a en effet déclaré sur Telegram que « la propagande inhumaine de l’Ukraine et de l’Occident a depuis longtemps franchi toutes les frontières. Il y a une véritable persécution des Russes, l’imposition de mensonges et de désinformation ».
Pour lui, c’est le moteur de recherche de Google qui est au cœur de cet effort, en favorisant ce terrorisme et cette violence « sur les ordres de ses conservateurs du gouvernement américain ». Avec ce blocage, Google rejoint Facebook et Instagram qui ont aussi été interdits dans les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk. Ces deux plateformes ont également été bannies de Russie après qu’un tribunal a reconnu leurs activités comme étant extrémistes.
Une énième accusation pour Google
Google s’attire les foudres de la Russie depuis plusieurs mois. Le 18 juillet, l’entreprise a d’ailleurs été condamnée à une amende de 363 millions d’euros (21 milliards de roubles) par un tribunal de Moscou pour ne pas avoir supprimé des contenus dénonçant l’offensive en Ukraine. Le gendarme russe des télécoms Roskomnadzor reproche en outre à YouTube – plateforme vidéo de Google – de ne pas avoir bloqué « de fausses informations » sur la guerre en Ukraine et des contenus « faisant la propagande de l’extrémisme ou du terrorisme ».
Trois mois auparavant, la société s’était vu infliger une amende de près de 130 000 euros pour un motif similaire. Avec YouTube, elle a également été accusée d’activités « terroristes » par le régulateur, qui estime que la plateforme est un outil de guerre de l’information antirusse. Au vu des refus de Google de se plier aux demandes de la Russie, il semble peu probable que l’interdiction de son moteur de recherche dans les régions de Donetsk et de Louhansk soit levée, bien que les déclarations de Denis Pouchiline laissent croire qu’il pourrait être de nouveau autorisé. « Si Google cesse de poursuivre sa politique criminelle et revient au courant dominant du droit, de la morale et du bon sens, il n’y aura plus d’obstacles à son travail », a expliqué le chef de la RPD en annonçant la décision de bloquer le moteur de recherche.