Dans un contexte où les informations personnelles des femmes ayant avorté pourraient être utilisées contre elles, l’entreprise américaine commencera prochainement à les supprimer de l’historique de localisation.
Sommés de ne pas collecter et conserver autant de données personnelles avant même que la Cour suprême ne décide d’annuler le droit à l’avortement, les géants de la tech sont restés silencieux jusqu’à présent. Le 1er juillet, Google a fait un premier pas pour protéger les informations des femmes ayant eu recours à cette pratique. L’entreprise a annoncé dans un communiqué que les données de localisation seront automatiquement supprimées en cas de visite d’une clinique spécialisée dans les avortements. Un changement qui prendra effet dans les semaines à venir. Concrètement, lorsque les systèmes de l’entreprise identifieront qu’une personne s’est rendue dans ce type d’établissement, elle supprimera les entrées de l’historique de localisation peu après sa visite.
Cela ne concernera pas uniquement les cliniques d’avortement, mais aussi d’autres établissements sensibles tels que les centres d’hébergement pour les victimes de violence domestique, les cliniques spécialisées dans la perte de poids ou encore les centres de désintoxication.
Des changements pour protéger les données des utilisateurs
Dans son communiqué, Google rappelle par ailleurs que l’historique de localisation est désactivé par défaut et que les utilisateurs ont la possibilité de contrôler ce qui est conservé ou non. « Nous fournissons des contrôles simples comme la suppression automatique afin que les utilisateurs puissent facilement supprimer une partie ou la totalité de leurs données à tout moment », affirme Jen Fitzpatrick une vice-présidente de la société. Outre le changement apporté à l’historique de localisation, la firme californienne indique que les utilisatrices de Fitbit qui suivent leurs cycles menstruels dans l’application pourront bientôt supprimer plusieurs enregistrements de données à la fois avec déploiement de mises à jour. Actuellement, elles peuvent uniquement effacer ces derniers un par un.
Enfin, Google aborde le sujet des requêtes des forces de l’ordre sur les données des utilisateurs. Jen Fitzpatrick assure que la société a l’habitude de les repousser lorsqu’elles sont trop larges. La vice-présidente affirme même que l’entreprise s’oppose entièrement à certaines demandes de ce type. « Nous tenons compte des attentes en matière de confidentialité et de sécurité des personnes qui utilisent nos produits, et nous informons les individus lorsque nous nous conformons aux exigences du gouvernement, sauf si cela nous est interdit ou si des vies sont en jeu, comme dans une situation d’urgence », indique Jen Fitzpatrick. Et, Google prévoit de continuer à s’opposer aux requêtes trop extensives dans le but de protéger ses utilisateurs des demandes inappropriées.